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[CRITIQUE] : Little Monsters


Réalisateur : Abe Forsythe
Avec : Lupita Nyong'o, Alexander England, Josh Gad,...
Distributeur : CGR/Originals Factory
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Comédie.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Dave, musicien raté, égoïste et irresponsable, tombe sous le charme de l'institutrice de son neveu, Miss Caroline.  Il se porte volontaire pour accompagner la classe lors d'une sortie éducative dans une ferme voisine. Non loin de là, un virus s'échappe d'un camp militaire et une épidémie de Zombies prolifère. Face à l'invasion, Miss Caroline décide de présenter la terrible menace aux enfants comme un jeu éducatif, pour ne pas les effrayer et protéger leur innocence. Dave voit ses plans s'éloigner et va devoir faire face à ses responsabilités...



Critique :


Sur le papier, le festival du bon goût qu'incarne Sundance a toujours sur réserver une place non négligeable au cinéma de genre, et encore plus ces dernières années où il semble connaître un regain de forme plus qu'enthousiasmant du côté du pays de l'oncle Sam.
Et la section Midnight de la réunion chère au légendaire Robert Redford, un peu comme celles cannoises, comportent très rarement des bandes qui ne méritent pas intégralement leur pesant de popcorn (Mr Babadook, Get Out, Hérédité, Mandy,...).
Cette année, ce sont les méchamment buzzés The Lodge et Little Monsters qui se sont taillés la part du lion, et si le premier n'a pas encore les honneurs d'une distribution dans l'hexagone, le second signé Abe Forsythe profite lui de la fête d'Halloween pour débarquer sur toutes les plateformes VOD.



Articulée autour des alternoiements d'un éternel adolescent qui vient de se faire larguer et qui squatte chez sa soeur, avant de se porter volontaire pour accompagner la jolie et talentueuse prof de son neveu au cours d'une sortie scolaire, l'intrigue exploite à merveille l'idée de l'expédition catastrophique pour des parents laissant ce qu'ils ont de plus chers au corp enseignant : le fameux voyage dans la ferme voisine coïncide avec le fait que des installations militaires voisines soient envahies par des zombies !
Mais bonne nouvelle, Mlle Caroline refuse de laisser les zombies gâcher la journée et bouffer ses élèves, et décide de déguiser l'épidémie en un jeu d'évitement ludique et complexe...
Gentiment enlacé entre les cinémas référentiels de Peter Jackson et - surtout - feu George Romero, le film se veut comme une comédie horrifico-zombie louchant sur l'équilibre parfait entre humour, satire et respect du genre (sans oublier un vrai portrait social édifiant),  arboré par la référence absolue en la matière, le génial Shaun of The Dead d'Edgar Wright.
Si les ambitions sont définitivement plus grandes sur le papier qu'à l'exécution, Little Monsters n'en reste pas moins une vision assez rafraîchissante du genre, solidement ancrée dans la comédie sans pour autant s'empêcher de plonger tête la première dans le gore franchement généreux - mais jamais effrayant.
Plutôt habile, le cinéaste parvient à contourner le genre de zombiesque en plaçant l’horreur au second plan (il faut accepter que l'on prend son temps avant d'entrer dans le feu de l'action), zappant le fatalisme inhérent au genre pour sensiblement lui préférer les relations humaines authentiques au cœur de son histoire, malgré un jeu d'acteur franchement inégale (Josh Gad est irritant comme ce n'est pas permis).



Lumineuse - comme toujours -, Lupita Nyong'o incarne à merveille l'esprit vif d'une enseignante à la pédagogie formidable, qui sait que son travail - qui se transforme en véritable mission dd survie - consiste non seulement à protéger ses élèves, mais également à les convaincre que tout cela est un jeu.
Elle est clairement l'âme et la raison de vivre de toute l'entreprise, qu'elle porte avec une aisance et un dynamisme sincère. 
S'il manque cruellement de mordant de par sa prévisibilité et son refus complet de prises de risques osées (aucun enfant ne se fera mordre), Little Monsters n'en reste pas moins une très sympathique aventure décontractée teinté de zombies, une bande assez unique qui a du coeur et ou les morts-vivants ne sont pas le sujet des moqueries faciles du métrage, mais bien le moteur influant de la dynamique humoristique des vivants.
Et gageons qu'un film qui montre la belle Lupita chantant du Taylor Swift sur son ukulélé avant d'aller désosser du zombie, ne peut que mériter son petit coup d'oeil. 


Jonathan Chevrier


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