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[CRITIQUE] : J’irai ou tu iras


Réalisatrice : Géraldine Nakache
Acteurs : Leila Bekhti, Géraldine Nakache, Patrick Timsit, Pascale Arbillot,...
Distributeur : Mars Film
Budget : -
Genre : Comédie
Nationalité : Français
Durée : 1h40min

Synopsis :
Vali et Mina sont deux sœurs que tout oppose, éloignées par les épreuves de la vie. L’une est chanteuse, rêveuse et émotive. L’autre est thérapeute, distante et rationnelle. Leur père aimant finit par trouver l’occasion rêvée pour les rassembler le temps d’un week-end et tenter de les réconcilier : Vali a décroché une audition à Paris et c’est Mina qui va devoir l’y emmener malgré son mépris pour la passion de sa sœur.
C’est une histoire de retrouvailles, une histoire d’amour entre deux sœurs, l’histoire d’une famille qui s’aime mais qui ne sait plus se le dire.



Critique :

Tout ce qui brille avait crée la surprise en 2009. L’actrice Géraldine Nakache passait à la réalisation (avec Hervé Mimran), se mettait en scène ainsi que Leïla Bekhti, devenues toutes les deux très amies hors écran. Le film avait lancé la carrière de réalisatrice de Géraldine Nakache et depuis, nous n’avons pas une année cinéma française sans retrouver Leïla Bekhti. Ce duo de choc s’était retrouvé avec Nous York en 2014 et une troisième fois, cette fois dans un film réalisé par Nakache seule, J’irai où tu iras. Titre comme une chanson de Céline Dion, qui accompagne le long-métrage, ce voyage entre deux sœurs perdues de vue depuis longtemps.


La complicité entre les deux actrices n’est plus un secret pour personne, il est donc ironique de les voir en froid dans ce film tragico-comique, où elles s’amusent à jouer le yin et le yang, le feu et la glace. Vali est ouverte, passionnée par le chant et veut devenir choriste pour Céline Dion. Mina est renfermée, limite impolie, à part pour ses patients pour qui elle déborde de bienveillance. Entre les deux, leur père Léon (Patrick Timsit), homme fantasque. Il aime faire des blagues, aime partager. Mais Léon est atteint d’un cancer, il ne peut pas emmené sa fille à Paris pour les auditions. Il demande alors à Mina d’y aller à sa place, de lui cacher sa maladie pour ne pas la brusquer, alors que les deux sœurs ne s’entendent pas. Pourtant, cela serait une excellente occasion de se retrouver.


On ne pourra pas le cacher, J’irai où tu iras ne révolutionne rien. Il n’est pas la surprise de Tout ce qui brille, il n’a pas son énergie, ni son scénario, mieux maîtrisé. Pourtant, si le spectateur se laisse porter, une certaine émotion apparaît. D’où vient-elle ? Peut-être de la direction d’acteur. Patrick Timsit n’a jamais paru aussi fragile, aussi farceur, aussi empathique. Le duo d’actrice est au diapason, aucune des deux ne va dépasser l’autre. C’est grâce à cette dynamique que le rire fuse, que l’émotion se dévoile. Le cinéma de Géraldine Nakache est emprunt d’une recherche d’ailleurs, d’un grand désir de se dépasser, d’une bienveillance exacerbée. Son écriture a beau être sensible et pudique, la mise en scène ne suit malheureusement pas. La réalisatrice se contente de montrer, ne va jamais chercher l’émotion en gros plan sur ses acteurs, comme si elle avait peur s’approcher trop près d’eux sa caméra. Aucun détail à quoi se raccrocher.


Si J’irai où tu iras rate le coche de film réussit à cent pour cent, on peut ressentir l’envie de bien faire de sa réalisatrice, l’amour qu’elle a voulu transmettre pour sa famille et son don de faire ressortir l’émotion et la pudeur chez ses acteurs. On sort de la salle obscure la larme à l'œil et Céline Dion en tête.


Laura Enjolvy