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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #58. Semaine du 28 juillet au 3 août 2019



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.



Semaine du 28 Juillet au 3 Aout



Dimanche 28 Juillet. 

Selma de Ava DuVernay sur Arte.

1964. La ségrégation est abolie aux États-Unis. Mais, dans certains États, les Noirs n’ont pas encore accès aux urnes comme à Selma, en Alabama, seuls 2 % de la communauté afro-américaine sont inscrits sur les listes électorales. En 1965, Martin Luther King s’empare de cette ville-symbole pour organiser une marche jusqu’à Montgomery et forcer le Président Lyndon Johnson à signer le Voting Rights Act. Un bras de fer s’engage entre un chef d’État obstiné et une organisation pacifiste qui se bat pour que la démocratie soit enfin accessible à tous.

Derrière le portrait d’une des figures de l’Amérique moderne, Ava DuVernay dresse telles une toile de fond, une époque et dans celle-ci y fait naître un récit historique aussi pédagogique que limpide. Certains souligneront que le film se noie dans un certain académisme, il serait mentir que de dire que la réalisatrice afro-américaine n’épouse pas ici les contours balisés du biopic, pourtant le long-métrage y puise aussi une force. En effet, il est d’une part l’illustration et même la clameur d’une page de l’Histoire américaine qu’il est bon de raviver en chacun; mais il y a aussi, cet amour pour le collectif, cette union pour la liberté, pour acquérir ses droits. Dans l’époque actuelle, alors qu’un Donald Trump occupe le bureau ovale, le film trouve un étonnant/inquiétant écho.




Lundi 29 Juillet. 

Le Bon, La Brute et le Truand de Sergio Leone sur France3.

Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s’intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d’un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d’or volés à l’armée sudiste. Tuco sait que le trésor se trouve dans un cimetière, tandis que Joe connaît le nom inscrit sur la pierre tombale qui sert de cache. Chacun a besoin de l’autre. Mais un troisième homme entre dans la course : Setenza, une brute qui n’hésite pas à massacrer femmes et enfants pour parvenir à ses fins.

Fin de la trilogie de dollars avec Le Bon, La Brute et le Truand, certainement l’opus le plus culte, il faut dire que le long-métrage est truffé de répliques mythiques qui font encore mouche aujourd’hui. Comme souvent, Leone prend pour point de départ une idée purement classique qu’il va ensuite dynamiter, ici, il installe un véritable jeu de massacre tout en projetant un sous-texte politique qu’il s’acharnera à infuser dans le reste de sa filmographie. S'amusant avec les ruptures de ton et de rythme, le cinéaste continue à imprimer la pellicule d’une inventivité folle, stylisation, cadrage, lyrisme musical, tout est millimétré pour étirer la pellicule tout en concentrant la violence. Une oeuvre qui n’a cessé depuis d’être une source d’inspiration pour bons nombres de cinéastes dont le plus explicite est — sans étonnement — Quentin Tarantino.




Jeudi 1er Aout. 

Les Gazelles de Mona Achache sur Cstar.
Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l’achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté.

On le constate, le dit, le répète, la comédie française est devenue un genre peu reluisant. Il faut dire que l’avalanche de produits standardisés baignant dans un humour feignant préférant la moquerie au vrai rire, a tué l’espoir d’avoir une belle comédie française. Mais, pourtant, au milieu de tout cela, quelques films viennent tirer leurs épingles du jeu c’est le cas de Les Gazelles. Parvenant à éviter la bouillasse de l’archétype du « film de filles » Mona Achache signe une comédie moderne, mordante, intelligente qui scrute sans y toucher son époque et ses nouvelles mutations. Car, Les Gazelles, est bien un film de son temps, rencard foireux, coup d’un soir, gueule de bois, la déprime, tout est dépeint avec un humour sans fard, direct, frontal et ça marche terriblement bien.


Thibaut Ciavarella 

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