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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #46. Lethal Weapon 2

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#46. L'Arme Fatale 2 de Richard Donner (1989)

Qu'on se le dise, elles sont rares les suites de films cultes made in 80's, à pouvoir regarder férocement dans les yeux leurs ainés, tout en se payant le luxe d'être au moins si ce n'est plus, efficace qu'eux.
On les compte sur les doigts d'une main méchamment amputée : T2, Retour vers le Futur 2, Aliens et... l'Arme Fatale 2, polar noir d'un nihilisme incroyable, transcendant tous les bons points de l'illustre film original, pour mieux incarner un moment de cinéma férocement mémorable.

Chapeauté par un duo Donner/Black pleinement conscient de la grandeur de Lethal Weapon, cette suite ne cherche jamais à se confronter au jeu souvent stérile (et jamais gagnant) des comparaisons, en s'inscrivant tout simplement dans la parfaite continuité de celui-ci.
Comme le laissait présager le final du film de 1987, Martin Riggs et Roger Murtaugh sont devenus les meilleurs amis du monde, le premier trouvant un véritable équilibre grâce à la famille du second, tandis que celui-ci trouve en lui une raison de pouvoir continuer à faire son travail au lieu de se mentir à lui-même et à ses proches (il sait pertinemment que la retraite n'est pas vraiment faîte pour lui, même s'il ne le dit jamais).

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Une put*** de tête brulée qui n'a peur de rien et un vieux briscard qui a peur autant des dérives de son coéquipier que d'assurer un véritable avenir serein à ses proches, soit un duo de choc cette non plus confronté à un autre mal l'Amérique (le premier contait un trafic de drogue interne lié aux relans de la défaite au Vietnam) : le racisme, ici extérieur (avec l'abolition futur, et limite prophétique, de l'apartheid en ligne de mire) mais pourtant férocement évocateur de ce qui gangrène les fondements du pays de l'Oncle Sam.
Enrobé dans un business illégal de blanchiment d'argent sous fond d'immunité diplomatique et de guerre entre la police et les trafiquants sud-africains, Lethal Weapon 2 marque avant tout et surtout par sa noirceur et son intensité dramatique, comme si tout du long, malgré quelques dialogues bien senties et quelques saillies burlesques souvent incarnées par un Joe Pesci encore contrôlable et pas trop épuisant (le virage comique opéré par Leo Getz dès le troisième film, est l'un des talons d'achille de la saga), Donner et Black laissait présager que la cocotte minute Riggs attendait gentiment mais sûrement de pouvoir exploser à l'écran.
Surtout qu'ils ont le bon goût de ressortir la question du deuil de sa femme, jamais pleinement digéré, en le confrontant directement autant avec un nouveau drame sentimentale (l'amour mort né avec Rika), qu'avec le véritable bourreau de sa tendre épouse (Pieter Vorsted, également bourreau de Rika).
Mieux, ils mettent à nouveau la famille de Murtaugh en danger, et même directement ce dernier dans une scène aussi drôle que riche en émotion (la bombe dans les WC, cultissime), renforçant les traumas de Roger (la peur de perdre sa famille, déjà présente dans le premier) pour mieux en faire le binome complémentaire d'un Martin suicidaire, quitte à foncer tête baisser avec lui dans une guerre pourtant perdue d'avance, au sein d'un final dantesque (et jouant pleinement sur la question de la mort du personnage, longtemps redoutée, même dans les autres opus par la suite).


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Renforçant avec intelligence la complicité entre ses deux héros, palpable et indiscutable (l'amitié entre Gibson et Glover ne semble absolument pas feinte, et on sent le plaisir qu'ils ont tous à se retrouver et tourner à nouveau ensemble), autant que ses scènes d'actions, plus solides et soutenues (les cascades sont bien plus mémorables), Lethal Weapon 2, au-delà de nous confirmer qu'il faut toujours regarder s'il y a une bombe dans nos toilettes (vieux tic d'amateurs de séries B), est une suite explosive, un pur buddy movie faussement décontractée mais sensiblement majeure, qui peut se targuer d'être pleinement à la hauteur de son ainé tout en étant plus dure et sombre.
Et comme dit plus haut, elles sont très rares, les péloches à pouvoir réellement le faire...


Jonathan Chevrier

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