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[CRITIQUE] : Yesterday

 

Réalisateur : Danny Boyle
Acteurs :  Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnon,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie, Musical.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h57min

Synopsis :
Hier tout le monde connaissait les Beatles, mais aujourd’hui seul Jack se souvient de leurs chansons. Il est sur le point de devenir extrêmement célèbre.
Jack Malik est un auteur-compositeur interprète en galère, dont les rêves sont en train de sombrer dans la mer qui borde le petit village où il habite en Angleterre, en dépit des encouragements d’Ellie, sa meilleure amie d’enfance qui n’a jamais cessé de croire en lui. Après un accident avec un bus pendant une étrange panne d’électricité, Jack se réveille dans un monde où il découvre que les Beatles n’ont jamais existé… ce qui va le mettre face à un sérieux cas de conscience.



Critique :


On avait laissé le vénéré Danny Boyle avec le formidable T2 Trainspotting, dramédie moderne et pessimiste aussi tendre que barrée sur le thème de l'acceptation, porté par un enthousiasme et une mélancolie férocement communicative, qui n'atteignait certes jamais vraiment la maestria de son glorieux ainé - une claque visuelle à tous les niveaux -, mais respectait scrupuleusement son aura magique pour lui concocter une suite différente, jouant la carte de l'originalité (le film ne fait qu'adapter partiellement le roman Porno d'Irvin Welsh) à défaut peut-être de celle, plus bandante mais moins louable, de la redite.


Deux ans plus tard, et un Bond 25 douloureusement avorté entre-temps (pour " divergences artistiques ", et depuis échoué à Cary Fulunaga), le Danny nous revient plus en forme que jamais avec une nouvelle oeuvre prouvant l'éclectisme sidérant de son cinéma : une comédie musicale co-signée avec le papa de la comédie romantique UK, Richard Curtis, le tout enrobé dans un hommage sincère à l'un des groupes pop les plus importants de l'histoire, Les Beattles.
Sobrement intitulé Yesterday, le Boyle nouveau est un bijou comédie so british, un pur feel good movie survolté et enchanteur partant d'un postulat de départ proprement délirant (et rappelant, sur de nombreux points, Jean-Philippe de Laurent Tuel) : et si les Beattles n'avaient jamais existé... sauf pour un seul homme, Jack Malik, un chanteur amateur en quête de gloire, qui ne va pas se gêner pour saisir l'occasion et devenir une véritable superstar à la place des Fab Four de Liverpool, en s'emparant de leur oeuvre colossal sous la tutelle bienveillante d'un mentor attachant (Ed Sheeran, dans son propre rôle, avec plus de temps de que son caméo dans Game of Thrones).



Le hic, c'est qu'une fois au sommet, le bonhomme aura vite le poids de son imposture qui lui reviendra en pleine poire, et une grosse crise de conscience remettra tout en question, sans pour autant alourdir plus que de raison la légèreté enthousiasmante du métrage, maîtrisé d'une main de maître par le cineaste, qui emballe le tout avec entrain même s'il a laissé un brin de côté, le petit grain de folie créatrice qui caractérise si bien la singularité de son cinéma.
Certes (très) classique dans sa forme, entre la comédie romantique (ah Lily James ❤) et drôle et le drame intime portant une réflexion prenante sur le monde du star-système et le statut d'artiste aujourd'hui (avec une petite crotte de nez lancée sur l'industrie musicale moderne) autant que sur la portée universelle et puissante de l'art, le film se voit constamment boosté par une énergie férocement communicative, un casting au diapason (le méconnu mais impeccable Himesh Patel, porte solidement le métrage sur ses larges épaules) et une bande originale - évidemment - géniale.



Entraînant même si sans surprise (ce qui n'est pas un défaut en soi pour ce genre de production), ne bradant jamais ses bons sentiments, ni son humour et encore moins ses émotions, Yesterday est un délice de comédie romantique adorable et charmante, doublée d'une vraie épopée musicale pleine de panache et d'ivresse.
Un feel good movie comme on les aime, qui vibre à l'amour sous toutes ses formes... All You Need is Love qu'ils disaient les Beattles, pas vrai ?


Jonathan Chevrier





En 2012, Peter Blake, l’artiste derrière l’iconique cover du Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, c’était amusé pour ses 80 ans a réactualiser sa création. Dans ce collage de personnalité, on pouvait retrouver Danny Boyle et Richard Curtis. Une anecdote bien innocente, mais qui se savoure aujourd’hui comme ce qu’on pourrait appeler le destin.




Sans voir une minute de ce film, vous pouvez, déjà, humecter l’Angleterre. Comment pourrait-il en être autrement quand assemble des piliers de la british culture. D’un côté, Danny Boyle, cinéaste si anglais dans ses veines qu’il avait réalisé la cérémonie d’ouverture des J.O de 2012. De l’autre côté, Richard Curtis, celui qui a défini les contours de la romcom à l’anglaise entre impertinence et tendresse. Au milieu de tout cela, les Beatles, soit le plus grand groupe de tous les temps — mon objectivité vient-elle de se barrer ?
Alors si vous êtes allergique au style Curtis, autrement dit à son art de la romcom, fuyez pauvre fou. Comme dans Il Etait Temps, le scénariste utilise la forme du high concept pour narrer dans son fond une histoire d’amour. Mais, comme toujours, l’anglais raconte plus que cela, il scrute les microcosmes, la famille, les amis, en élargissant ici ses thématiques a la sphère professionnelle prenant notamment corps dans le personnage acide-ment jouissif de Kate McKinnon.
Car, il serait navrant de réduire Yesterday à sa romance, le film est plus hybride que cela, comme si Boyle/Curtis avait inventé un nouveau sous-genre le biopic romcom. Ce qui frappe tout au long du métrage c’est qu’en rendant les incarnations des Beatles invisibles, Yesterday puise la sève de leur musique, son universalité, son pouvoir d’émotion qui, ici, traverse l’espace-temps. D’une formidable manière, Boyle/Curtis offre ainsi le meilleur biopic possible sur The Fab Four, trop souvent les films mettant en lumière un artiste oublient le cœur même de leurs statuts iconiques, la musique. Ici, la palpitation qui vient s’insérer sous notre épiderme il provient de ces mélodies qui attachent avec elles les souvenirs.




Si - de manière surprenante - Danny Boyle écume son style de tous ses poncifs, il les réinjectent quand la musique prend le dessus, comme pour clamer « il est là le film, c’est ces mélodies ». C’est comme cela que les tourments de l’écriture de Eleanor Rigby nous sont visuellement illustrés, c’est comme cela que le studio s’anime d’une frénésie toute Boylienne. Mais, c’est bien la séquence du black-out, ou la réalité s’échappe soudainement plaçant le personnage de Himesh Patel devant son succès, les écrans étouffent la pellicule qui dégouline de saturation, la saturation du succès.
Un basculement qui permet d’évoquer avec virulence l’industrie musicale. Dominés par les Américains, Boyle et Curtis les ridiculisent en d’innombrables crétins applaudissant tout ce que le patron dit comme si il venait d’avoir l’idée du siècle. D’une certaine manière, Yesterday illustre que l’art est anglais, la consommation américaine et que le contact des deux n’est jamais un bon mélange. Durant cet interlude, la musique s’efface au profit de l’image, communiquer, faire le buzz en permanence et l’entretenir, car l’époque créer les légendes, mais les font crever a une rapidité fulgurance. Dans cette folie, on entend le cri de détresse. HELP!
Le sauvetage interviendra lors d’une scène. Je ne peux la révéler ici sans spoiler méchamment le film, mais disons simplement qu’elle est en elle-même dichotomique, une claque de joie et de bouleversement qui devient un instant suspendu dans le long-métrage où l’amour gagne. Naïf ? Oui, certainement, mais n’est-ce pas au fond le sujet des chansons des Beatles, l’amour, il inonde leur discographie et continue pour Paul McCartney a occupé une place centrale comme le témoigne son Egypt Station. 




Tout cela étant emballé dans une romance, certes sans surprise, mais qui fonctionne grâce au duo Hamish Patel/Lily James, charmant de bout en bout. La patte Curtis permet au film d’évité l’écueil du pathos en jouant sur les ruptures de ton; et faisant de toute cette folle histoire une vraie et pure comédie ou l’on rit avec cœur devant des parents salissant l’instant ou ils découvrent Let it Be.
Ainsi, je pense, sincèrement, que Yesterday est une expérience intime. Certains n’aimeront pas, d’autres l’aimeront d’un amour profond, c’est mon cas. Car, prendre les Beatles s’est réveiller des émotions, des fragments de ma vie articuler ici en une romcom qui sans surprise atteint son but.


Thibaut Ciavarella 

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