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[CRITIQUE] : The Moutain : Une Odyssée Américaine


Réalisateur : Rick Alverson
Acteurs :  Jeff Goldblum, Denis Lavant, Tye Sheridan, Hannah Gross, Udo Kier,...
Distributeur : Stray Dogs Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
États-Unis, années 50. Le Dr. Wallace Fiennes emploie Andy, un jeune homme introverti, comme photographe pour documenter sa méthode de lobotomie, de plus en plus controversée. Au fur et à mesure de leur expédition d’asile en asile, Andy, témoin de l’effritement de la carrière et de la vie du docteur, va peu à peu s’identifier aux patients. À leur arrivée dans une petite ville de montagne, berceau du mouvement New Age, Andy et Wallace font la rencontre d’un guérisseur français peu conventionnel et de sa fille.



Critique :

Il y a quelque chose d'infiniment frustrant à l'idée de voir qu'un film porté par le vénéré Jeff Goldblum, ne fasse plus réellement l'évènement dans les salles obscures, à une heure où la proposition rime décemment plus avec quantité que qualité.
Plus frustrant encore, on n'a sensiblement bien plus parlé de sa présente  pour une masterclass exclusive au dernier CEFF, que pour la présentation du prometteur - sur le papier - The Mountain : Une Odyssée Américaine de l'ancien musicien devenu cinéaste Rick Alverson, libre inspration de la vie du neurologue Walter Freeman, dont la renommée est - surtout - née pour ses travaux controversés sur la lobotomie.
On y suit les aléas de la vie du docteur en fin de carrière, accompagné d'un jeune assistant photographe (Tye Sheridan), arpentant les différents instituts du pays de l'Oncle Sam, dans un road movie lancinant sondant les tréfonds sombres de la nature humaine, entre inhumanité et ennui profond.


D'un minimalisme fétichiste, ne transcendant jamais réellement les thématiques fascinantes de son sujet historique, pouvant résonner avec la société contemporaine, tout en se prenant maladroitement les pieds dans la caméra de ce qu'il veut réellement dénoncer (la passivité intellectuelle et l'annihilation de la culture cinématographique moderne considérée comme une lobotomisation à l'échelle mondiale, au sein d'une oeuvre qui se rêve plus fascinante et fine qu'elle ne l'est), The Moutain déroute autant qu'il fascine et indigne, une séance totalement basée sur les ressentis et à l'ambiance il est vrai joliment glauque et pesante, collant aux basques des agissements révoltants d'un homme profondément inquiétant, refusant les évolutions de la science pour mieux laisser perdurer ses obsessions dégradantes et déshumanisantes.
Tel un patient, Alverson enferme son auditoire au sein d'une expérience radicale et exigeante dont on ne ressort rien de bon, si ce n'est un ennui poli et le sentiment frustrant d'être passé à côté d'un potentiel grand film sur la folie humaine, porté par des prestations habitées (Jeff Goldblum et Denis Lavant en tête) mais emballé avec une suffisance et une froideur clinique qui laisse de marbre.


Jonathan Chevrier


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