[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #54. Semaine du 30 juin au 6 juillet 2019
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 30 Juin au 6 Juillet
Dimanche 30 Juin.
Super 8 de J.J Abrams sur France 2.
Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu’ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoins d’une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu’il ne s’agit pas d’un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité…
Super8, dans la carrière de J.J Abrams est — presque — une bizzarerie, lui le fossoyeur des sagas tels que Mission Impossible, Star Trek et par la suite Star Wars se faisait conteur d’une histoire originale, forcément personnelle et réflexion faite indéniablement Abramienne. L’anomalie est donc au fond une suite logique, puis ici, lors d’un été 1979, le cinéaste réanime un certain cinéma, s’y retrouve Spielberg, Joe Dante ou Stephen King. Un enchaînement de référence palpable, mais jamais écrasante, car comme sur ses autres œuvres, Abrams s’empare des influences et les réinvente. En cela, Super 8 devient un périlleux exercice ou s’équilibre nostalgie et modernité, hommage et appropriation, émotion et cinéphilie. Transpirant d’amour, J.J Abrams signe son film le plus intime, qui est Abrams ? Il est ce gamin derrière sa caméra filmant Elle Fanning.
Lundi 1er Juillet.
Papa ou Maman 2 de Martin Bourboulon sur M6.
Deux ans ont passé. Après avoir raté leur séparation, les Leroy semblent parfaitement réussir leur divorce. Mais l’apparition de deux nouveaux amoureux dans la vie de Vincent et de Florence va mettre le feu aux poudres. Le match entre les ex-époux reprend.
Loin d’être mauvais ou honteux, le premier opus des aventures des Leroy était sympathique sans réellement être parvenu à me convaincre plus que cela. Pourtant, le duo de scénariste Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière est l’un des meilleurs que l’on ait dans le monde du cinéma français. Alors forcément, la suite, je ne l’attendais pas vraiment, puis elle a débarqué et j’ai pu dire « cette suite est meilleure ». C’est rare, c’est encore plus rare dans le domaine de la comédie, le dernier exemple — français — doit être Les Bronzes vont du ski. Tout fonctionne à merveille dans cette suite, le duo Fois/Lafitte, l’arrivé triomphante de Jonathan Cohen, des dialogues parfaitement désopilants et un rythme hérité de la screwball comedy vient parachever l’excellence de cette — grande — comédie.
Jeudi 4 Juillet.
Hors d’Atteinte de Steven Soderberg sur Cherie25.
Gentleman cambrioleur, Jack Foley moisit derrière les barreaux du pénitencier d’Etat de Glades en Louisiane. Cet homme qui a plus de cent casses sans armes à son actif ne rêve que de liberté et réussit à se faire la belle. Son copain Byddy Bragg l’attend de l’autre côté. Mais il y a également une visiteuse inattendue, le marshal Karen Sisco, une fort jolie femme venue délivrer une assignation. Elle tente de s’interposer et se retrouve prise en otage, enfermée dans un coffre de voiture en compagnie de Jack.
Adapté d’un roman d’Elmore Leonard, Hors d’Atteinte détient tout le style de ses auteurs. Car oui, derrière la façade d’un film de commande, Soderberg se fait un nid confortable tout en respectant l’esprit Leonard. Autrement dit, nous voici face à un film dont l’inspiration pulp est indéniable et qui possède en prime la décontraction Soderbergienne, celle qui fera les belles heures des Ocean’s. Le style du cinéaste est faussement basique, donner la sensation que tout est simple, limpide, clair alors que tout n’est que technicité, précision, minutie. C’est comme cela que Hors d’Atteinte se mue en film d’auteur(s), à la fois sexy, haletant, inquiétant, flamboyant et bourré de cinéma.
Thibaut Ciavarella