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[COOKIE TIME À ANNECY] : Jour 1


Le Festival International du film d’animation de Annecy. Un rêve de petite fille, moi qui a toujours un amour énorme pour l’animation (que ce soit le matin devant mon bol de céréale, ou dans nos salles obscures). Cette année 2019 est la bonne, je foule enfin le sol de Bonlieu, de l’Impérial Palace, etc … Annecy, ville dont les louanges sur sa beauté se révèlent vrais, … même sous un terrible orage, qui a eu le bon goût de m’attendre pour m'accueillir. 







Après moult péripéties (dont un oubli de parapluie), j’ai enfin le saint graal autour du cou (comprenez l’accréditation presse), je m’en vais à l’autre bout du lac, assister aux conférences de Women in Animation World Summit. Créer en 1995, WIA a pour but d’aider les femmes à s’élever dans le monde de l’animation. Pour cette troisième année à Annecy, le programme était chargé : des résultats d’études qui ont analysés le taux de participation des femmes au poste clé dans l’animation à la télévision et au cinéma, des discussions pour trouver un moyen solide de soutenir les étudiantes dans l’animation, l’importance de la diversité, etc … J’ai pu assisté à deux conférences : celle sur les dirigeantes des principaux studios d’animation à Hollywood et celle avec Julie Gayet qui nous a présenté un extrait de son documentaire “Cinéastes”. J’ai été impressionnée par la première et émue par la deuxième. Nous avons beaucoup parlé du poste qu’a obtenu Jennifer Lee l’année dernière au sein de Disney, mais la firme aux grandes oreilles n’est pas la seule à détenir une femme en haut lieu. Warner Animation Group, Sony Pictures Animation, Netflix, Dreamworks, Blue Sky Studio et Nickelodeon ont comme présidente ou vice-présidente des femmes. Qui ont des carrières impressionnantes. Qui sont à l’écoute et aptent à faire changer les choses, même si de leur propre aveux elles n’ont pas l’impression d’en faire assez. Malgré le fait qu’elles travaillent pour des concurrents direct, elles ont surtout fait preuve d’une grande sororité. Si le but était de se sentir prête à conquérir le monde et d’avoir une impression d’empowerment, il est atteint. Ensuite, Julie Gayet nous a présenté son documentaire, dans lequel elle donne la parole aux femmes du cinéma du monde entier. Les mots de fin de l’extrait étaient de Agnès Varda, qu’elle a eu la chance de pouvoir interviewer avant son décès. Un passage émouvant, qui a fait couler des petites larmes (non je n’étais pas la seule à pleurer).


Pas le temps de rester pour le cocktail, car il était temps de faire le chemin inverse pour assister à mon premier film du festival : Buñuel en el laberinto de las tortugas (Buñuel après l’âge d’or), réalisé par Salvador Simo en compétition. Le réalisateur est venu présenté son film, assez impressionné par le nombre de personne venu le voir. Et c’est là je crois qu’il est temps de faire une digression sur comment se passe une projection à Annecy. Quand on est une bleue comme moi, nous avons l’impression de tomber dans un lieu étrange, dont les codes nous échappent. Comme pour Cannes, le festival a un petit spot avant le film (pour pas qu’on oublie le festival auquel on assiste, on ne sait jamais). Par contre, la tradition veut que la salle crie “LAPIIIIN", si jamais cet animal apparaît à l’écran (évidemment, il apparaît souvent). Et pour patienter avant le film, une petite compétition est mise en place : faire un avion en papier et le lancer sur la scène (difficile à réaliser, on ne dirait pas comme ça). Vous l’aurez compris, les projections sont dans une atmosphère bon enfant et chaleureuse. J’espère ne pas revenir d’ici avec l’envie de crier “LAPIIIN” dans les salles parisiennes (même si ce serait hilarant pour moi, moins pour les autres). 

J’ai fini ma journée par la cérémonie d’ouverture (interrompu par des gilets jaunes). Avec un petit porte clef à l'effigie du personnage de Daniel Radcliff en poche, nous avons découvert Playmobil, le film. Je vous laisse vérifier les premiers avis sur le film, que je partage grandement car ce n’est pas terrible (et je suis gentille). Mais, je vois le verre à moitié plein, j’ai un porte clef, avec le personnage de Rex, que j’ai renommé Didier.

Première journée, humide mais chaleureuse à Annecy, j’ai hâte d’en voir plus (et d’avoir du soleil aussi un peu, hein, ce serait sympa).

A demain pour de nouvelles aventures. 


Laura Enjolvy