[CRITIQUE] : Les Météorites
Réalisatrice : Romain Laguna
Acteurs : Zéa Duprez, Billal Agab, Oumaima Lyamouri,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.
Synopsis :
Nina, 16 ans, rêve d’aventure. En attendant, elle passe l’été entre son village du sud de la France et le parc d'attractions où elle travaille. Juste avant de rencontrer Morad, Nina voit une météorite enflammer le ciel et s'écraser dans la montagne. Comme le présage d'une nouvelle vie.
Critique :
Totalement tourné sur sa charismatique héroïne (la révélation Zéa Duprez), joliment sensorielle, solaire et touchant, #LesMétéorites est un premier film charmant, sensible et poétique, une épopée initiatique et onirique à l'écriture aussi fine que sa mise en scène est soignée. pic.twitter.com/5QXSqD9Oiu— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) May 8, 2019
Le récit initiatique adolescent ayant pour prisme la découverte du monde, de l'amour et de la sexualité du point de vue d'une jeune héroïne, est un thème redevenu gentiment populaire ces dernières années dans le septième art hexagonal, depuis que le brillant Grave de Julia Ducournau, est venu mettre tout le monde d'accord.
Et à l'instar de Ducournau et même de Léa Mysius avec son excellent Ava, Romain Laguna choisir d'arpenter le même chemin fascinant mais semé d'embûches, pour son premier long-métrage : Les Météorites, qui mêle lui aussi le réalisme et la sincérité poétique au fantastique hypnotisant et onirique.
Nina, seize ans au compteur, a déjà goûté à l'âge adulte plus que de raison : elle a abandonné ses études, vit plus où moins avec une mère furieusement absente et travaille à l'accueil et à l'entretien d'un petit musée-parc centré sur les dinosaures.
Son quotidien est morose et répétitif, comme la quasi-totalité des adultes ancrés dans la dure réalité du monde du travail, mais elle est encore adolescente et elle n'a pas abandonné ses rêves d'aventure.
Alors le jour où elle voit une chute de météorites s'écraser sur une montagne, elle sait qu'elle doit bousculer son existence, et cela passera par une histoire d'amour avec Morad, le frère de l'une de ses collègues...
Petit bout de femme enthousiaste, cachée dans les montagnes du sud de la France, qui peine à contenir l'envie de folie qui bouillonnent en elle, Nina est de ces jeunes figures effrontées et touchantes, qu'il est bien difficile de ne pas suivre avec une certaine empathique, surtout que Romain Laguna en brosse un portrait plutôt décomplexé, notamment dans sa manière d'aborder les thèmes charnières du teen movie (l'éveil à l'amour, la sexualité, un certain rejet de la figure parentale), avec la facture du conte fantastique et surnaturel en toile de fond - avec un cadre naturel omniprésent et éblouissant -, et une envie féroce de refuser tout académisme putassier.
Et on y croit sincèrement à ce poème onirique et singulier, une ballade mélancolique sur une ado qui se cherche, une jeune femme qui a un besoin vital d'enchantement et qui se laisse du coup guider par l'emballement de son coeur, même s'il l'a mène droit dans le mur.
Totalement tourné sur son personnage titre (campé avec justesse et charisme par la jolie Zéa Duprez), furieusement sensorielle, solaire et sincèrement touchant, Les Météorites est un premier film charmant, sensible et poétique dans ses multiples visages, une épopée douce-amère à l'écriture aussi fine que sa mise en scène est appliquée.
Un premier essai d'une infinie générosité, tout simplement.
Jonathan Chevrier