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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #30. Crocodile Dundee

© 1986 Paramount HE. All rights reserved.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#30. Crocodile Dundee de Peter Faiman (1986).

Plus qu'aucune autre décennie, les années 80 ont véhiculées en elle un sentiment de tous les possibles, que la production cinématographique pouvait s'autoriser tous les délires et qu'ils seraient tous un minimum adouber par le public - le grand boom de la VHS aidant beaucoup.
Il faut l'avouer, impossible d'imaginer aujourd'hui que des concepts tels qu'Highlander, Terminator, Gremlins ou même Retour vers le Futur, puissent devenir des succès et/ou même, des péloches cultes à une heure où le genre super-héroïque et les blockbusters majoritairement limités, règnent en maître (un règne cela dit un poil discuté par quelques bombes indés, depuis quelques saisons).

Et que dire d'un film contant le choc des cultures encaissé par un chasseur de crocodiles venu du fin fond du bayou australien, à son arrivée dans la Grosse Pomme où tout est plus grand et va infiniment plus vite ?


© 1986 Paramount HE. All rights reserved.

Aussi délirant et singulier soit-il, Crocodile Dundee n'aurait assurément pas eu le même succès aujourd'hui, et encore moins sa belle petite aura de film culte qu'il mérite amplement, arraché au forceps par une pluie de rediffusions durant les saintes fêtes de fin d'année par TF1 et sa programmation répétitive à souhait.
Mais force est d'admettre qu'on ne se lasse pas de le revoir encore et encore (et c'est assumé), un constat un poil différent pour ses deux suites il est vrai (surtout le troisième opus, férocement dispensable), tant Mick Dundee est de ses personnages sans filtres et sincèrement attachant, qui marque la rétine et encore plus quand on a été baigné dans le cinoche des 80s.

Haut en couleurs comme son interprète (Paul Hogan, parfait), Mick " Crocodile " Dundee, un blanc élevé par les aborigènes, voit son quotidien totalement chamboulé le jour où une citadine tout droit venue de New York, vient dans sa brousse natale pour l'interviewer suite à l'une de ses mésaventures : celle où il a faillit être le repas du soir d'un gros croco - logique pour un chasseur en même temps, c'est les risques du métier.
Elle fait face à la dangerosité du désert australien, il se laisse séduire par ce qu'il appelle " la Géraldine ", et après trois jours ensemble, il l'a suit à New York pour le meilleur mais surtout pour le rire.

© 1986 Paramount HE. All rights reserved.

Reprenant au pied de la lettre la référence Monsieur Smith au Sénat de Capra (comme énormément d'autres depuis toujours), avec son choc des cultures d'un homme naïf - mais pas stupide - frappé par la dureté/bêtise du monde civilisé, se transformant tranquillement mais sûrement en une comédie romantique lambda - mais pas moins plaisante à suivre -, Crocodile Dundee, qui propose une morale plutôt appuyé sur la condition humaine dans le monde contemporain et urbain (ses contraintes, ses dangers pour la liberté individuelle de chacun) et l'impact de l'homme sur la nature (la chasse est un sport débile, c'est dit), est une comédie comme on en fait plus, simpliste, prévisible et aux gags certes un brin téléphonés mais pas moins séduisante et réconfortante, sorte de relecture enjoué de Tarzan & Jane au cadre vraiment dépaysant (le Bush australien, et notamment parc national de Kakadu) dont la VF, porté par l'immense Yves Renier, joue énormément sur son capital sympathie.

Le charme des 80s à son meilleur, tout simplement.


Jonathan Chevrier