[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #8. Conan The Barbarian
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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#8. Conan le Barbare de John Milius (1982)
Bien avant que la guerre ne batte son plein en Terre du Milieu, ou que les spartiates ne fassent honneur à leur rang et à leur amour de la guerre face à la terrible et imposante armée perse, il y avait un guerrier légendaire qui avait fait parler de ses muscles et de son glaive dans la fureur et le sang d'un chef-d'oeuvre indiscutable; un Cimmérien né sous la plume du texan Robert E. Howard puis glorifié sur grand écran par un vrai cinéaste guerrier et une montagne humaine appelée à devenir l'une des grandes icônes de toute une génération de cinéphiles : Conan.
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Sommet de fantasy littéralement hors du temps, d'un viscéral et d'un réalisme tel que l'on jurerait que l'orfèvre John Milius a capté les épopées épiques de son héros directement dans un passé lointain, en plein coeur de terres rugueuses aux décors somptueux (et construits à la main et non numériquement, ça calme), Conan le Barbare est un must-see à la lisière du petit miracle sur pellicule (trois des quatre comédiens vedettes étaient sans expérience), entre la poésie guerrière du cinéma nippon (le film est une véritable lettre d'amour au cinéma de Kurosawa) et le souffle hypnotique des légendes nordiques.
Fresque vengeresse exaltante d'un garçon dont les parents sont assassinés sous ses yeux (syndrôme Bruce Wayne), réduit en esclavage avant de devenir un gladiateur féroce, puis un mercenaire un brin voleur bien décidé à faire payer sa vengeance par la puissance de son épée, Conan The Barbarian est un petit bijou d'héroïc fantasy comme on n'en fait plus, ode guerrière teinté de romantisme (on croit réellement en la romance entre Conan et Valeria) d'une force évocatrice incroyable, mué par des thèmes (la religion, la nature de l'homme, de sa bravoure à sa cupidité et ses envies de pouvoir,...) et des personnages profonds, se battant pour survivre.
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Sublimé par les sonorités tribales et en acier du score dantesque du génial Basil Poledouris (sans doute la plus belle composition de sa carrière), le film ne serait sans doute pas la référence absolue qu'il est sans la partition habitée de Scwharzenegger, véritable héros de l'Olympe descendu sur Terre.
Aimant et bon avec les siens, impitoyable et brave face à l'ennemi et même la mort, il est la boussole tout de muscles vêtue d'un navire filmique violent et furieux, qui même 37 ans plus tard, n'a pas perdu une once de sa superbe.
Crom serait fier.
Jonathan Chevrier