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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #32. Semaine du 20 au 26 janvier 2019



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.


Semaine du 20 Janvier au 26 Janvier



Dimanche 20 Janvier. 

Money Monster de Jodie Foster sur TF1.
Lee Gates est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle, un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs…

Avec Money Monster, Jodie Foster utilise astucieusement le genre du thriller. Car, parfois, pour mieux sensibiliser le public il faut le caresser dans le sens du poil, c’est ce que fait le scénario — malin — de Money Monster. Rebondissements, révélations, tensions a son paroxysme tout cela servi par un luxueux casting tout est réuni pour capter l’attention du spectateur. C’est dans un second temps que le film se déploie réellement comme ce qu’il est, une critique acerbe de Wall Street doublée d’un propos sur une société dopée au Breaking News et des journalistes redécouvrant le sens profond de leurs métiers. Ainsi sous son apparence thrillesque, Money Monster est avant tout un film qui interroge en évitant scrupuleusement l’écueil du didactisme.



Lundi 21 Janvier. 

Retour vers le Futur 3 de Robert Zemeckis sur TMC.

Après son voyage mouvementé entre passé, présent et futur, Marty McFly apprend par une lettre vieille de cent ans que son vieil ami Emmett « Doc » Brown se serait crashé en 1880 au volant de sa DeLorean, restant ainsi prisonnier du far-west, sous la menace de Buford « Molosse » Tannen qui s’est juré de le tuer. Il n’a que cinq jours pour retrouver Doc et le ramener vivant vers le présent…

Retour vers le futur 3, certainement le film de cette trilogie le moins apprécié. Pour beaucoup, celui-ci souffre de l’inventivité sans borne des précédents films alors que celui-ci s’éloigne des multiples voyages temporels pour permettre à Zemeckis de réaliser un western. Le long-métrage reprend tous les codes du genre en y ajoutant un angle éminemment plus déluré, entre référence à Clint Eastwood et duel biaisé le cinéaste se fait plaisir et nous fait plaisir. Car par instant, le film prend des allures de récit à la Jules Verne, entre mêlées avec l’esprit western on lorgne vers du steampunk réjouissant. Mais, si les sauts temporels sont laissés de coté, le scénario n’en est pas pour le moins inventif et conclu avec émotion cette trilogie qui se doit d’en rester une à tout jamais.



Jeudi 24 Janvier. 

Le Pont des Espions de Steven Spielberg sur M6.
James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion-espion américain U-2 qui a été capturé.

Coécrit par les frères Coen, Le Pont des Espions déploie un récit qui donne rapidement le vertige, il fallait bien Spielberg pour rendre le tout d’une fluidité sidérante. Loin de s'articuler comme une œuvre sur l’espionnage, le film est avant tout le mise en lumière d’un homme, comme le cinéaste les aime tant, quelconque se retrouvant au centre d’un conflit le dépassant de bien loin. Mais la force de cette œuvre réside dans l’humanité qu’imprime Spielberg tout du long, délaissant les questions de pays, de bloc, d’idéologie, c’est bel et bien des personnages que nous fait suivre le réalisateur. Ils deviennent ainsi un outil permettant de dénoncer l’intransigeance politique de l’Est comme de l’Ouest. Face à cela, dans un geste des plus spielberien, l’art de la parole vient se dresser comme l’arme ultime.



Thibaut Ciavarella