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[CRITIQUE] : Les Fauves

 

Réalisateur : Vincent Mariette
Acteurs : Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Aloïse Sauvage, Camille Cottin,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h23min

Synopsis :
C'est l'été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d'une panthère qui rôde... Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La rencontre avec Paul, un écrivain aussi attirant qu'inquiétant, la bouleverse. Une relation ambigüe se noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange policière entre dans la danse…



Critique :

Il y a quelque chose de profondément grisant à voir le septième art hexagonal, chercher enfin à faire son trou dans une exploitation de genre qu'il a gentiment laissé de côté pendant bien trop longtemps, ne célébrant pas forcément non plus le peu d'irréductibles ayant tenté de bousculer les codes, avant d'aller voir ailleurs - surtout outre-Atlantique -, si l'herbe y était plus fraîche, ou du moins plus propice à l'idée de les faire tourner (quitte à castrer leurs élans artistiques par la même occasion, aussi...).
L'hexagone se réveille donc, embrasse avec un brin d'ambition sa singularité, et commence à produire des péloches humble et perspicace portant fièrement le sceau de bonne petite série B à la française : fucking good news.



Déjà du surprenant et brillant L'Heure de la Sortie, actuellement en salles, Laurent Lafitte remet déjà son statut d'acteur incontournable dans la balance avec Les Fauves, second long-métrage de Vincent Mariette (le joli Tristesse Club, déjà avec le comédien), pour lequel il partage la vedette avec une Lily-Rose Depp rarement aussi appliquée et convaincante à l'écran.
Mystérieuse et envoûtante parabole du passage de l'adolescence à la vie d'adulte, filmé sous la chaleur et la lumière écrasante d'un été troublant et à fleur de peau, le film de Mariette assume pleinement ses références (le cinéma de Jacques Tourneur en tête, pillé/cité avec amour), use avec parcimonie du fantastique et du thriller (aux traitements secondaires), pour mieux incarner un démarquage habile et nébuleux théorisant sur la question de la croyance populaire des mythes et légendes urbaines dans la société contemporaine, autant dans notre manière de les nourrir que de s'en servir pour, notamment, exalter nos pulsions primaires ou même pour tout simplement... grandir.
Une ambiguïté de ton et d'ambiance qui se retrouve même dans la psyché de ses personnages, tous plus ou moins bien croqués, et dont la caméra épouse scrupuleusement les faits et gestes tout en rôdant en permanence à la lisière du fantastique gothique.



Plus proche d'un Craven que d'un Shyamalan (même s'il aborde bien moins de front la question des légendes urbaines et leur capacité à imprimer l'inconscient collectif), mélange des genres ambitieux façon expérience sensorielle au doux parfum 80's transcendant la simplicité évidente de son pitch, Les Fauves ne nous emporte peut-être pas toujours très loin dans son étrangeté assumée (la faute à une écriture pas toujours assurée, et des dialogues au mieux insignifiants, au pire absolument catastrophiques) mais à l'audace de transpirer l'originalité dans un septième art hexagonal qui en a toujours besoin.


Jonathan Chevrier



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