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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #21. Semaine du 4 au 10 novembre



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.

Semaine du 4 Novembre au 10 Novembre



Dimanche 4 Novembre. 
GoldenEye de Martin Campbell sur France2.

Russie, 1986 James Bond et son collègue Alec Trevelyan sont en mission dans un complexe militaire, dirigé par le colonel Ourumov. Mais Alec meurt au cours de l'opération. Neuf ans plus tard, l'agent 007 assiste impuissant au vol de l'hélicoptère «Tigre» par la mystérieuse Xenia Onatopp. Liée à l'organisation criminelle Janus, cette dernière est la complice d'Ourumov, qui nourrit de sombres desseins.

Renaissance d’un mythe mis en hiatus depuis 6 ans (pour des ennuis financiers), GoldenEye s’est imposé avec une aisance remarquable comme l’un des grands films James Bond. S’emparant d’une époque de bouleversement (la chute du mur de Berlin en 1989), ce nouveau Bond incarné par Pierce Brosnan se modernise tout en parvenant a garder son attitude sans doute très old school. Radicalement mature, même si on note quelques touches d’humour, GoldenEye fait évoluer son intrigue dans une esthétique très ascétique et s’emploie à renouveler avec intelligence les codes d’une saga que l’on connaît par coeur. Dès lors, le reste de l’ère Brosnan aura toujours un petit goût de déception comparée à ses débuts.



Lundi 5 Novembre.
8 Femmes de François Ozon sur Cherie25.

Dans les années 50, on se prépare à fêter Noël dans une grande demeure bourgeoise. Mais, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête. Le maître de maison est retrouvé assassiné dans son lit. Autour de lui, huit femmes qui deviennent autant de suspectes…

Dans ma détestation assez forte du cinéma de François Ozon, 8 Femmes apparaît comme l’exception. La seule à ce jour. Réenchantant l’esprit des 50’s, Ozon convoque les icônes du présent, Deneuve, Huppart, Ardant, Darrieux et compagnie comme pour ramène celles du passé, Crawford, Shearer, Fontaine, Hepburn. Se délestant de toute notion de réalisme, il plonge ses actrices dans une ambiance digne d’un roman d’Agatha Christie mais où la plume se fait burlesquement illogique. Multipliant les artifices il ose la surprise et se prélasse sur une note d’émotion, il côtoie le kitsch et fini par offrir un petit chef-d’oeuvre.



Jeudi 9 Novembre.
Braveheart de Mel Gibson sur Cherie25.

Au XIIIe siècle, le roi Edward Ier s'empare du trône d'Écosse et instaure un régime répressif. Le père et le frère du jeune William Wallace entrent en résistance et sont tués par les soldats du roi. Des années plus tard, alors qu'il a grandi loin de chez lui, William épouse en secret Murron, son amie d'enfance. Il espère ainsi lui éviter le droit de cuissage. Wallace souhaite vivre paisiblement. Mais un jour, un soldat agresse Murron.

Avec Braveheart, Mel Gibson s’impose non plus comme un acteur de talent, mais comme un réalisateur d’envergure. Dans ce récit oscillant entre épique, barbarie et sensibilité, le cinéaste réajuste la réalité afin de donner a son film une ampleur dramaturgique. Si certains critiquent les arrangements scénaristes au détriment de la pure vérité historique, il ne faut pas oublier que le cinéma répond a des codes, et qu’il est un média demandant des adaptations afin de fluidifier un récit déjà très dense. En dehors de cela, Braveheart reste un film colossal, réinstallant à Hollywood l’épopée historique devenue synonyme de flop à la fin des années 60.


Thibaut Ciavarella