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[CRITIQUE] : Seule la vie ...


Réalisateur : Dan Fogelman
Acteurs : Oscar Isaac, Olivia Wilde, Annette Bening, Olivia Cooke, Antonio Banderas, Sergio Peris-Mencheta, Laia Costa, ...
Distributeur : Mars Films
Budget : -
Genre : Drame, Romance
Nationalité : Américain
Durée : 1h58min


Synopsis :
Amoureux depuis l'université, Will et Abby, deux jeunes New-yorkais, se marient. Alors qu'ils s'apprêtent à devenir parents, leur trajectoire se mêle à d'autres destins. Ceux de Dylan, jeune femme perturbée qui tente d'apaiser sa souffrance, d'Irwin, qui élève sa petite-fille dans un monde dangereux, de M. Saccione, riche propriétaire terrien espagnol, et de son intendant Javier, entouré de sa femme Isabelle et de leur fils Rodrigo.



Critique :

Seule la vie … est seulement le deuxième long-métrage du réalisateur Dan Fogelman. Pourtant son nom n’est pas inconnu du grand public et pour cause. Le monsieur est le showrunner de la série This is us, une fresque sur la vie et la famille. Également scénariste du film Crazy Stupid Love, Fogelman s’essaye de nouveau au film choral. Plusieurs destins se croisent, le film évoque l’amour, le deuil, la maladie, tout simplement la vie. Mais Seule la vie… ne s’arrête pas là et tente de livrer son point de vue sur la subjectivité des narrateurs dans chaque histoires racontées. “Le narrateur n’est pas fiable” nous dit le personnage de Olivia Wilde, sujet de sa thèse de littérature, comme la vie elle-même.
La critique américaine n’y est pas allée de main morte avec le film de Fogelman. Si les avis sont dithyrambiques sur This is us, la série n’a pas donné de l’indulgence envers Seule la vie... Il est considéré comme un tire larme au style ampoulé, forçant le trait sur le drame, avec une moral beaucoup trop simpliste. Quand est-il donc ?



La déconstruction de l’intrigue fonctionne. Le film coupé en cinq actes aide à mêler les points de vue autour d’un élément tragique, duquel découlera toute l’histoire. Les chapitres sont malheureusement inégaux. Si quelques uns offrent de magnifiques moments de vie comme le repas chez les parents de Oscar Isaacs, comme un grand-père évoquant la mort à sa petite fille, comme la séance chez la psy, d’autres segments sont très longs et sont sans impacte sur l’histoire (le long monologue de Antonio Banderas).
On peut regretter également le cinquième et dernier acte, qui appuie le message sur la puissance de la vie face à la mort (message que le spectateur avait parfaitement compris tout le long du film pourtant). Cet acte essaye coûte que coûte de tirer les larmes (le réalisateur a-t-il des actions chez Kleenex ?) déjà pris dans la tendresse du film, ce qui donne l’effet inverse : nous avons juste une envie, que le film se finisse.



Malgré une écriture très (trop) linéaire et visible, il est pourtant facile de se laisser emporter dans le tourbillon d’émotions qu’est Seule la vie… si on veut bien lâcher prise. Un voyage dévastateur, avec une belle sensibilité et une réflexion sur la vie, ce narrateur non fiable car beaucoup trop imprévisible.


Laura Enjolvy



Estampillé roi du tire-larmes intense de la télévision US depuis le carton mérité de la merveilleuse - et émotionnellement dévastatrice - This is Us, Dan Fogelman s'essaie à nouveau au grand écran après le mitigé Dan Collins (le dernier grand rôle en date de la légende Al Pacino), en recyclant peu ou prou la même recette pour faire fondre son auditoire.
Tout Seule la Vie... cite directement le show phare de la grille de diffusion de la chaîne ABC : un mélodrame tragique et bouleversant axé sur une poignée de personnages attachants et jouant à l'extrême autant sur le thème puissant de la famille, que sur des émotions surlignées à l'outrance.
Soit une oeuvre parfaite pour les spectateurs volontairement naïfs et " faciles ", mais un véritable calvaire pour les allergiques à ce procédé entièrement conçu pour cueillir.


Il faut donc savoir avant même de se rendre en salles, dans laquelle des deux catégories nous nous plaçons pour pleinement apprécier cette démonstration prévisible dont on décèle très vite les ficelles autant que les thèmes phares (le deuil, l'amour, la famille etc), sans pour autant s'empêcher de ne pas se jeter corps et âme dans ce tourbillon déchirant sur la vie dans ce qu'elle a de plus beau, imprévisible et implacable à la fois.
Véritable fresque chorale et fragmentée laissant suffisamment de place à tous ses intervenants (globalement incarnés à la perfection) pour les rendre un minimum empathique tout en étant - logiquement - moins juste que This is Us puisque cantonné à une durée bien trop réduite malgré une chronologie joliment éparse (et des chapitres/portraits plus ou moins passionnants les uns les autres), Life Itself en v.o, au-delà d'un dernier tiers plombant et infiniment moins subtile que la première heure, fait pourtant sensiblement mouche de tout son long, sans pour autant marqué la rétine de son impact malgré quelques envolées émotionnelles incroyables et une volonté coûte que coûte de chercher la moindre larmichette.


De la sensibilité " presque " à l'état pure, mais presque seulement, et c'est la toute la différence avec tous les grands et beaux mélodrames référentiels.


Jonathan Chevrier