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[CRITIQUE] : Vicious


Réalisateur : Bryan Bertino
Acteurs : Dakota Fanning, Kathryn Hunter, Mary McCormack, Rachel Blanchard,...
Budget : -
Distributeur : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Une jeune femme s'enfonce dans un labyrinthe inquiétant contenu dans un mystérieux cadeau. 



Avec son brillant premier passage derrière la caméra, le modeste mais accrocheur The Strangers, Bryan Bertino laissait intimement transparaître l'idée qu'il pouvait pleinement être l'un des artisans majeurs du renouveau du cinéma horrifique ricain, au même titre qu'un James Wan qui, il est vrai, avait poppé quelques annees avant lui.
Un tout petit peu moins de deux bonnes décennies plus tard et quelques oeuvres bien moins defendables aux résonances encore plus mineures, le constat est définitivement tout autre et laisse même présager que le bonhomme a non seulement perdu son mojo, mais a surtout embaumé les rétines des cinéphiles de fausses promesses désormais bien amères - comme Lucky McKee, finalement.

Son dernier long en date, le bien nommé Vicious dominé par une Dakota Fanning quon espérait plus en veine que pour sa dernière incursions dans le cinéma fantastique (coucou Les Guetteurs de Ishana Night Shyamalan), pourrait cela dit batir les fondations de potentielles reconciliations à l'avenir, quand bien meme il incarne une énième séance de flippe privée de salles et discrètement abandonnée sur le marché saturé de l'horreur VOD.

Paramount

Vrai morceau d'épouvante old school - musique oppressante en prime - et de Noël (!), embaumé dans une dimension dramatico-psychologique gentiment désespérée, le film s'échine à vouloir tâter de l'horreur émotionnelle et parabolique (ne dîtes plus elevated horror, merci), où la narration se fait presque accessoire face au calvaire vécu par une jeune femme à forte tendance auto-destructrice à qui l'on confie une mystérieuse boîte, dont les actions - démoniaques - l'entourant impliquent qu'elle sera encore plus torturé psychologiquement et physiquement qu'auparavant.

Un parti pris à double tranchant mais gagnant, tant Bertino n'a strictement rien perdu de ses habiletés techniques (sa mise en scène est toujours aussi enlevée, avec un sens du cadre et de l'espace si particulier, cristallisant même à la perfection la belle photographie aux teintes hivernales de Tristan Nyby), ni même de sa faculté à susciter de la tension et des émotions sincères avec très peu d'effets, à travers une histoire aux racines profondément nihilistes.
D'autant que l'aînée des soeurs Fanning signe une performance magnétique et de haute volée, troublante en jeune femme déboussolée dont la caractérisation est aussi immédiate que naturelle.
Une belle découverte donc, en espérant qu'elle soit la promesse d'un vrai come-back pour le cinéaste.


Jonathan Chevrier