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[CRITIQUE] : One To One : John & Yoko


Réalisateurs : Kevin Macdonald et Sam Rice-Edwards
Acteurs : John Lennon, Yoko Ono, Andy Warhol, Stevie Wonder,...
Budget : -
Distributeur : Piece of Magic Entertainment France
Genre : Documentaire.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h41min

Synopsis :
One To One : John & Yoko offre une plongée inédite et émouvante dans l’univers de John Lennon et Yoko Ono au cœur de Greenwich Village, au début des années 1970. À travers des documents d’archives rarissimes et des images restaurées de leur unique concert entier, ce film documentaire lève le voile sur l’intimité, l’engagement artistique et politique de ce couple iconique. Porté par une bande originale remixée et produite par Sean Ono Lennon, One To One est une expérience électrisante, qui bouscule les idées reçues et fait redécouvrir leur histoire sous un angle résolument nouveau.





Définitivement rompu au documentaire, et plus particulièrement aux portraits de figures phares de la scène artistique (Chaplin's Goliath, A Brief History of Errol Morris, L'Échelle céleste : L'Art de Cai Guo-Qiang où encore, pour ce qui est de la musique, Marley et Whitney), Kevin Macdonald, accompagné cette fois-ci de Sam Rice-Edwards, trouve néanmoins le moyen de gentiment se renouveler au détour de son nouvel effort dans le genre, One To One : John & Yoko, qui semble incarner plusieurs oeuvres à la fois : chronique méticuleusement documentée d'une Amérique meurtrie par la guerre du Vietnam (entre réélection de Nixon, artisan du climat délétère de l'époque, et mouvements de contre-culture et de protestations anti-guerre), peinture d'un Greenwich Village au moment où le flower-power se fane définitivement mais aussi et surtout le portrait poignant et bouleversant de deux artistes talentueux et engagés - voire un poil arrogants -, fraîchement débarqués dans une Grosse Pomme où ils se sont vite intégrés.

Copyright Magnolia Pictures

Deux êtres qui ont tout fait pour impulser le changement du monde qu'ils rêvaient de voir, allant jusqu'à quitter une immense propriété de plusieurs hectares en Angleterre pour un petit appartement au cœur de Manhattan et une vie d'activistes pleinement assumée - tout en se passionnant pour une télévision qu'ils pouvaient regarder pendant des jours.
Un détail loin d'être anodin, tant le documentaire nous renvoie à notre propre consommation d'images en prenant la forme d'un zapping/collage débridé (et un chouïa perturbant dans ses changements de ton) riche en archives personnelles tout comme en images audiovisuelles du début des 70s, avec lesquelles les deux cinéastes prennent totalement le pouls - férocement tendu - de l'époque pour mieux appuyer les moindres réflexions (et problèmes) intimes et existentielles de ses figures titres; une reconstitution culminant à une restauration appliquée de leur performance live au concert caritatif One to One, donné au Madison Square Garden à l'été 72.

Un effort captivant sur un couple qui l'était tout autant.


Jonathan Chevrier