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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #19. Semaine du 21 au 27 octobre



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.




Semaine du 21 Octobre au 27 Octobre




Dimanche 21 Octobre. 
Skyfall de Sam Mendes sur France 2.

La dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Peu de temps après, le MI6 est attaqué, M voit son autorité ébranlée et remise en cause par Mallory, président d’un comité chargé du renseignement et de la sécurité. Menacé aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, le MI6 a plus que jamais besoin de James Bond qui va faire face à certains fantômes…

La semaine dernière on évoquer le mal-aimé Spectre, revenons a présent sur le film qui lui fait de l’ombre, Skyfall. Chef d’œuvre bondien tout autant que chef d’œuvre de l’ère Daniel Craig (on attend de voir Cary Joji Fukunaga). Sam Mendes parvient a se frayer un chemin dans ces figures imposées pour extirper un Bond a bout, fatigué, blessé, meurtri par ses années de service. Doté d’une splendide photographie signée du génial Roger Deakins, Skyfall est tout autant classieux qu’en prise avec son époque. De plus, le film offre un méchant d’anthologie avec le charismatique et ambiguë Silva campé avec force par un Javier Bardem hors normes.




Lundi 22 Octobre. 
Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder sur France 5.

Norma Desmond, icône du cinéma muet vit recluse dans sa luxueuse villa. Joe Gillis, un scénariste en mal d’argent, va tomber par hasard dans la propriété et se voir proposer de travailler au scénario d’un film qui marquera le retour à l’écran de Norma. Ce dernier accepte et s’installe chez elle, fasciné et effrayé par les extravagances de l’actrice il finit par devenir son amant. Mais peu à peu Norma perd pied et la folie quête…

Ce portrait d’une actrice qui sent le voile du crépuscule se poser sur elle quand ses rides apparaissent est d’une sadique modernité. Billy Wilder emploie un ton foncièrement cynique et un regard lourdement corrosif sur Hollywood qu’il réduit en une usine créant des icônes pour mieux les tuer. Mais, ce chef-d’œuvre absolu, est aussi un grand film d’épouvante, le cinéaste s’amuse des codes du genre, la maison isolée, l’ancienne gloire visant recluse. Inexorablement le piège se referme sur le spectateur qui ne peut qu’assister impuissant a cette lente progression vers la folie. Dans cet univers mortifère trône l’impériale Gloria Swanson qui campe une femme complexe, aux multiples facettes, avide de jeunesse et de retoucher la chaleur des projecteurs.





Jeudi 25 Octobre.
 Minority Report de Steven Spielberg sur Cstar.

2054. Le meurtre n’existe plus. Un système permet de prévenir, détecter et ainsi réprimer toute envie d'assassinat. Dissimulés au centre du Ministère de la Justice, trois extra-lucides captent les signes précurseurs des violences et adressent les images à John Anderton, chef de la Précrime. Mais un jour, l’ordinateur lui renvoie sa propre image, d’ici 36 heures il aura assassiné un parfait étranger…

Au début des années 2000, le cinéaste parachève sa mue vers l’âge adulte en offrant une trilogie SF imbibée des visions quasi cauchemardesques. Ainsi, après A.I et avant La Guerre des Mondes, vient se nicher Minority Report. Dans cette adaptation d’une nouvelle de Phlip K. Dick, Spielberg dépeint un futur d’un réalisme assez glaçant qui parvient à arrêter les meurtriers avant leurs passages à l’acte. Mais, derrière ce rêve d’une société sans crime, le cinéaste évoque surtout une dictature silencieuse qui prive tout un chacun de sa liberté de choix, collant l’étiquette criminelle sur un homme n’ayant rien fait. La maîtrise Spielberienne permet de faire coexister à ce propos un spectacle éblouissant, sans temps mort, mais qui finit par se mettre en parallèle avec son époque. Peu après le 11 Septembre, Spielberg pousse chacun à s’interroger sur la notion de sécuritarisme.


Thibaut Ciavarella