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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #12. Semaine du 2 au 8 septembre



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.

Semaine du 2 Septembre au 8 Septembre




Dimanche 2 Septembre.
Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott sur W9.

Ramsès et Moise sont élevés comme des frères. À la mort du pharaon, Ramsès hérite de son pouvoir tandis que Moise apprend son appartenance au peuple hébreu réduit en esclavage depuis des siècles. Lorsque Dieu demande à Moise de libérer son peuple, l’exode hors d’Égypte débute…

Dans la douleur d’un deuil — celui de son frère — Ridley Scott déchoit ces Dieux et ces Rois de leurs splendeurs pour les traîner dans sa propre aigreur. Souvent mésestimé, Exodus est pourtant un nouveau tour de force de la part du cinéaste anglais. Il parvient à offrir un spectacle saisissant de par la luxure des décors et une mise en scène immensément épique, mais derrière cette puissance visuelle, Scott extériorise ses démons. Il conteste la croyance réduite en une possible déviance mentale, ce petit rien extirpe le long-métrage de sa nature de récit biblique pour devenir une fresque agnostique ou Dieu prend la forme d’un gosse hargneux.





Mardi 4 Septembre.
Loin du Paradis de Todd Haynes sur France ô.

Dans les années 50, Cathy Whitaker est une mère et femme au foyer modèle. Sa vie bourgeoise se trouve chamboulée lorsque son mari, Frank, échange un baiser avec un homme. Le mariage du couple s’effondre, Frank quitte le domicile conjugal, Cathy tente de maintenir les apparences malgré la désapprobation générale. Elle va alors se lier d’amitié avec son jardinier, Raymond, un afro-américain cultivé et sa sensible…

J’aime Todd Haynes. Passionnément. Avec Loin du Paradis, le réalisateur rend un hommage vibrant au cinéma de Douglas Sirk, reconstituant avec ravinement les années 50, le film égratigne sans vergogne l’american dream. Todd Haynes confronte cette société embourbée dans la naphtaline de l’ignorance aux élans de modernité la traversant. L’homosexualité, le racisme, le sexisme sont tant de thématiques qui parsèment le long-métrage insistant sur la question du choix. Julianne Moore — éblouissante — incarne une femme freinant ses désirs pour un homme de couleur par peur du regard des autres, alors que Dennis Quaid s’abandonne dans une relation homosexuelle. Dans ce règne des apparences, le désir devient le diable pouvant faire éclater la photographie parfaite de la famille américaine.





Jeudi 6 Septembre.
La Ligne Verte de Frank Darabont sur TFX.


Paul Edgecomb est hanté par ses souvenirs. Ancien gardien-chef du pénitencier de Cold Moutain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des peines de mort en adoucissant les derniers instants des condamnés. Parmi les prévenus, un homme du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme, Paul va tisser avec lui des liens très forts.

Adapter du Stephen King n’est jamais une chose aisée. D’une part, l’écrivain est exigeant, il n’a jamais fait de mystère autour de sa détestation pour le Shining de Kubrick. D’autre part, son style littéraire n’est pas toujours facile a retranscrire au cinéma. En effet, Stephen King est adapté du récit riche où fourmille des détails prenant de l’ampleur au fur et à mesure de la lecture. En s’offrant 3heures de pellicule, Frank Darabont parvient à capter le ton King dans un film-fleuve classieux qui mise avant tout sur l’émotion de son histoire. Tout du long, les excès de violence nous donnent le frisson, comme prisionner de ces atrocités, le cinéaste nous pousse dans nos retranchements pour nous interroger sur la peine de mort. Loin de tout manichéisme, La Ligne Verte est un film dur, qui au travers du fantastique brosse toute l’injustice du monde réel en faisant une chronique imbibée d’humanisme.


Thibaut Ciavarella

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