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[CRITIQUE] : Un peuple et son roi


Réalisateur : Pierre Schoeller
Acteurs : Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Adèle Haenel, Céline Sallette, Laurent Lafitte, Niels Schneider, Izia Higelin, Noémie Lvosky,...
..Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français
Durée : 2h01min.

Synopsis :
Du 14 Juillet 1789 et la prise de la Bastille à l’exécution de Louis XVI le 21 Janvier 1793, le film retrace cette période ou l’Ancien Régime s’effondre laissant naître une toute jeune Assemblée nationale ou les figures historiques s’affrontent.



Critique :

Au travers de son nouveau long-métrage, Pierre Schoeller aspire à offrir une fresque historique sur l’un des tournants de notre pays, la Révolution française. Si l’ambition est palpable et permet même quelques belles fulgurances, l’ensemble s’avère un brin décevant.
Un peuple et son roi déploit — comme son titre l’indique — un récit dichotomique. S’évertuant à offrir un film ample, le cinéaste navigue entre le peuple rugissant, celui qui incarne en chair et en os la Révolution et le roi et par extension les puissants qui enragent lors des débats idéologiques. Pourtant dans cette volonté louable d’un récit pluriel, Schoeller ne parvient pas à rendre ses personnages du « peuple » assez attachant, il est même parfois difficile de cerner les motivations de chacun.



Cet échec s’illustre par un constat, on vibre devant les discours d’une assemblée mettant à mort le roi, devant la chute de la Bastielle, devant les apparitions d’un Marat ou le creusement ambigu d’un Louis XVI — brillamment incarné par Laurent Laffite. Dès lors un déséquilibre se crée au sein du récit et ne fait que s’accentuer au fil des scènes à tel point qu’il semble ne pas trouver une réelle colonne vertébrale aux intrigues.
De plus, si la reconstitution historique est impeccable, il manque au long-métrage une vraie puissance visuelle. Comme si le cinéaste voulait filmer cette révolution comme un documentaire se refusant toute aspiration esthétique, il délivre une image terriblement plate, sans relief ni coup d’éclat qui s’enferment dans des cadres étriqués qui ne permettent pas de donner de l’ampleur à l’action.
Cette réalisation sans panache est d’autant plus frustrante que l’ensemble du casting est impeccable. Bien sûr, Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Olivier Gourmet, Louis Garrel sont impeccables tout comme Denis Lavant qui prête ses traits à Marat. Mais la révélation du film c’est Maelia Gentil qui incarne une Marie-Antoinette déconcertante.



Ainsi, si l’ambition est palpable, la déception l’est tout autant. Si Un peuple et son roi contient cette volonté de filmer la Révolution de point de vue de l’humain et non pas des grands idéaux qui en découle, Pierre Schoeller ne parvient pas à dégager quelque chose de vivant dans ce récit qui laisse se succéder des scènes ou la notion d’émotion est trop rare.


Thibaut Ciavarella