Breaking News

[CRITIQUE] : Le Grand Bain


Réalisateur : Gilles Lellouche
Acteurs : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Philippe Katerine, Virginie Efira, Alban Ivanov, Marina Foïs, Jean-Hugues Anglade, Félix Moati, Mélanie Doutey,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min.

Synopsis :
C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie...



Critique :


Au-délà de quelques segments dans le très mitigé films à sketchs Les Infidèles, le talentueux Gilles Lellouche n'avait plus réellement touché une caméra depuis le (très) sympathique Narco en... 2004.
En revanche, le bonhomme a sensiblement musclé son jeu face caméra justement, en alternant autant les comédies bien senties (Rock n' Roll, Le Sens de la Fête,...) que les péloches plus intimes (Sky, Plonger, HHhH), sans oublier quelques petites excursions dans le cinéma de genre pas assez salués (Gibraltar, La French mais surtout Mea Culpa de Fred Cavayé).
Et alors qu'on le retrouvera d'ici quelques jours dans le franchement réussi L'Amour est une Fête de Cédric Anger (notre critique ici), il nous revient surtout en cette fin d'année ciné avec une nouvelle réalisation, le gentiment buzzé Le Grand Bain, passé par la case Croisette en mai dernier, et qui avait tout - sur le papier - pour être le hit français du dernier trimestre 2018.



Porté par un casting de potes foutrement impressionnant (Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Philippe Katerine, Virginie Efira, Alban Ivanov, Marina Foïs, Jean-Hugues Anglade, Félix Moati et Mélanie Doutey), et s'articulant autour de l'histoire d'un quarantenaire dépressif (Mathieu Amalric, parfait) voyant dans un groupe de natation synchronisée local, la solution parfaite pour changer sa vie; Le Grand Bain est un délirant feel good movie, un vrai film de bande façon comédie chorale comme le septième art hexagonal n'en fait pas ou plus, articulée autour de personnages hauts en couleurs, véritables losers magnifiques aussi attachants qu'ils sont finement scriptés (majoritairement masculins puisque l'on questionne souvent leur virilité, même si le script a le bon goût de ne pas laisser pour autant les personnages féminins de côté), auxquels des comédiens, littéralement au sommet de leur art, donnent du corps et du coeur avec un enthousiasme non feint.


Mué par une fougue et une bonhomie clairement contagieuse (le cinéaste se met également au diapason derrière la caméra, avec une mise en scène soignée et dynamique, captant à merveille les chorégraphies sous l'eau), autant que par un message d'espoir touchant (les fameuses petites victoires de la vie qui changent tout), Le Grand Bain, généreuse et tendre comédie aux ressorts comiques aussi drôles et malins que son histoire est universelle (la péloche est une vraie oeuvre sur le cap difficile de la quarantaine), est de loin ce qui est arrivé de mieux au genre avec Le Sens de la Fête du duo Nakache/Toledano, dans lequel jouait déjà un Gilles Lellouche on fire.
Coïncidence ? Carrément pas...


Jonathan Chevrier