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[CRITIQUE] : Papillon


Réalisateur : Michael Noer
Acteurs : Charlie Hunnam, Rami Malek, Eve Hewson,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Aventure, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
Henri Charrière, dit "Papillon", malfrat de petite envergure des bas-fonds du Paris des années 30, est condamné à la prison à vie pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Il est envoyé sur l'île du Diable, en Guyane. Il va faire la connaissance de Louis Dega qui, en échange de sa protection, va aider Papillon à tenter de s'échapper...
 


Critique :


Remake pas forcément utile ni désiré d'un petit bijou culte du cinéma ricain des 70's porté par deux comédiens légendaires en parfaite possession de leur moyen (Steven McQueen et Dustin Hoffman), tourné il y a un bon petit bout de temps par un cinéaste pas réellement chevronné - Michael Noer -, et des acteurs talentueux mais loin d'être brillant que leurs illustres ainés (Charlie Hunam et Rami Malek), le tout balancé en salles un peu à l'arrache entre deux blockbusters rutilants; c'est dire à quel point le remake du Papillon de Franklin J. Schaffner, ne sentait pas franchement la rose, et fleurait bien plus l'incident industriel poli.



Surtout que, tout comme le film de 1973, le film de Noer s'échinait non pas à compter avec véracité l'épopée extraordinaire d'Henri Charrière (meurtrier accusé à tort, enfermé dans une prison inhumaine de Guyane avant de s'en échapper de manière spectaculaire), mais bien de calquer son intrigue sur celle du métrage original, reprenant lui-même une version romancée de cette histoire vraie - le dit roman de Charrière.
Du coup, la question se pose bien-là : à quoi bon produire un tel film, tant son aspect succès commercial autant que son potentiel racoleur de statuettes dorées, semble gentiment flirter avec le néant ?
Si la réponse est loin d'être évidente à trouver, en revanche, force est d'avouer que même si Michael Noer peine terriblement à donner de la chair à son oeuvre (même s'il est esthétiquement léché), ce Papillon version 2018 n'en demeure pas moins plaisant, plus resseré et rythmé que son ainé, incarnant un vrai thriller carcéral aussi rude qu'il est viscéral dans sa mise en image presque naturaliste, d'un véritable enfer sur terre où tout est fait pour briser psychologiquement et physiquement, le moindre de ses pensionnaires.


Thriller intime violent (plus que le film de Schaffner) et intense, réaliste dans sa peinture de l'univers carcéral, plutôt bien interprété (surtout Rami Malek, juste dans la peau du mystérieux Louis Dega) même s'il souffre clairement de la comparaison avec son ainé (même si les deux ont bel et bien le mérite d'exister, et peuvent même se compléter sur certains points), Papillon, solide et prenant de bout en bout, est bien loin du tâcheron redouté et s'avère même étonnamment recommandable.
Ce qui n'est pas forcément le cas de tous les récents films de l'éternel Jax Teller...


Jonathan Chevrier





Si le titre Papillon vous dit déjà quelque chose, ceci est tout à fait normal. Car ce nouveau film est un remake du film du même nom, réalisé par Franklin J. Schaffner en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Rentré depuis lors dans les classiques du cinéma américain, le Papillon 2018 n’était pas très attendu. Difficile de faire mieux quand on a deux acteurs de cette trempe en pleine forme, un réalisateur de talent et une histoire inspirée de la vie de Henri Charrière. Pourtant, si on laisse de côté l’exercice de la comparaison, ce film tient la route. 




Papillon retrace l'extraordinaire épopée d’un voleur se faisant piéger par la mafia et emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis. Il va être emmené dans une prison en Guyane, aux conditions extrêmement difficile. Henri Charrière, dit Papillon grâce au tatouage qu’il arbore entre ses deux clavicules ne rêve alors que d’une chose : rentrer en France. Pour se faire, il a besoin d’argent (pour payer les pots de vin), il se lie d’amitié avec un riche faussaire du nom de Louis Dega. Cette amitié va les lier tout le long de leur enfermement. Que Papillon soit interprété par Steve McQueen ou par Charlie Hunnam (qui s’en sort bien), il est difficile de ne pas ressentir de l’empathie pour le personnage. Cet homme est une véritable force de la nature, qui ne baisse jamais les bras malgré les périodes d’isolement subies à cause d’évasions ratées qui sert à briser l’espoir des prisonnier. Comme le dit si bien le directeur de la prison de Guyane, tout est mis en oeuvre pour les briser psychologiquement. 



Le réalisateur de ce remake ne brille pas par sa mise en scène statique, mais un travail acharné sur les décors et les costumes, ainsi que sur l’alchimie entre les personnages semblent avoir été le point de mire du film. Pas d’artifice ici, les scènes sont tournées en décors naturelles ce qui sert à se reposer essentiellement sur l’histoire (déjà assez spectaculaire en soi). Les séquences d’enfermement sont intenses, avec des scènes longues sans musique pour renforcer l’inhumanité des geôliers et la détermination de Papillon qui force le respect. Si le film de Schaffner était plus frontale et brut dans son exécution mais parfois un peu rocambolesque, celui-ci est plus sage car ce qui semble avoir été important pour Michael Noer est de reproduire avec le plus de vérité possible les conditions des prisonniers. 



Ce nouveau Papillon tient la route de A à Z et propose une adaptation solide du livre de Henri Charrière, avec des nouveaux acteurs (Charlie Hunnam et Rami Malek) dont l’alchimie transperce l’écran. 



Laura Enjolvy