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[CRITIQUE] : 22 Miles


Réalisateur : Peter Berg
Acteurs : Mark Wahlberg, Iko Uwais, Lauren Cohan, Ronda Rousey, John Malkovich,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Un officier d’élite du renseignement américain tente d’exfiltrer un policier qui détient des informations compromettantes. Ils vont être traqués par une armée d’assassins tout au long des 22 miles les séparant de l’avion qui leur permettra de quitter le pays.



Critique :


On aura beau dire ce que l'on veut, mais Mark Wahlberg aura toujours su mener sa carrière d'une main de maître depuis ses débuts, et si beaucoup encore doutent de son réel talent face caméra, difficile en revanche de ne pas admettre qu'il aura réussi la prouesse de tourner devant la caméra de plusieurs des meilleurs cinéastes actuels, de Martin Scorsese à Peter Berg en passant par David O. Russell, Paul Thomas Anderson ou encore James Gray; mais c'est certainement avec Peter Berg, que le bonhomme a le plus dévoilé toute l'étendue de son talent.
Après le puissant Du Sang et des Larmes et les follements mésestimés Deepwater et Traque à Boston (tous inspirés d'histoires vraies), le duo nous revient en cette fin d'été ciné pas forcément folichon, avec une péloche burnée furieusement alléchante : 22 Miles, qui marque autant un retour au cinéma aussi engagé que musclé pour Berg, qu'un potentiel véhicule de star power intense pour le talentueux Iko Uwais, en espérant qu'il connaisse une carrière un poil plus verni à Hollywood, que ses petits camarades Jet Li, Chow Yun Fat ou même Tony Jaa.


Élevé à la bonne école,  Peter Berg opère autant de retours aux sources que de remises en question perpétuelle de son cinéma, et s'il est évident que la figure de Michael Mann (dont la patte si unique marque quasiment toutes ses péloches) plane toujours comme une ombre tutélaire au-dessus de son oeuvre (certes décemment moins ici, comme pour Battleship qui épousait pleinement le cinéma régressif du roi du Kaboom Michael Bay), c'est plus vers le cinéma limpide et énergique de feu le regretté Tony Scott, que son style tend le plus cette fois, entre expérimentations graphiques - volontaires ou pas -, une rage de filmer communicative (ou les idées et les sensations se bousculent dans un chaos jubilatoire), des personnages attachants et finement croqués (même s'ils incarnent des stéréotypes faciles) et un constant shoot d'adrénaline pur qui semble parfois le déstabiliser - coucou Iko.


Relecture en plus couillue du pitch plutôt banal de 16 Blocks et S.W.A.T Unité d'élite (exfiltrer un homme d'un point A à un point B en évitant de se faire zigouiller par tous ceux qui en veulent à sa peau), dans les rues bouillantes d'Indonésie où le danger se tapis partout (même si la première demi-heure est bavarde au possible), jouissant à merveille de la caméra nerveuse d'un cinéaste en pleine possession de ses moyens (même si certaines scènes d'action, et surtout les scènes de combats d'Uwais, sont cruellement illisibles), et qui renoue avec la brutalité réaliste et l'intensité de deux de ses meilleurs longs, Le Royaume et Traque à Boston (sa mise en scène aussi aérienne qu'intimiste, nous place au coeur de l'action pour rendre l'expérience encore plus immersive); 22 Miles transpire de tous ses pores le B movie radical et mature, autant dans sa volonté de proposer un divertissement solide aux accès de violences marqués, qu'un propos fort et peu subtil pointant gentiment du doigt les dérives de la politique du pays de l'Oncle Sam.


Prenant donc, même si porté par une formule mécanique et attendue (le film ne révolutionnera pas le genre, et n'est pas forcément conçu pour non plus), le Berg nouveau, véritable produit de son temps façon exutoire de luxe pour les amateurs de cinéma d'action, place continuellement son spectateur sous pression (quitte à, peut-être, l'épuiser) et va continuellement à l'essentiel, jusqu'à un final aussi osé qu'il est brutal.
On pourra décemment lui trouver quelques défauts (comme pour toute série B hein), mais ce serait franchement pinailler au vu de l'été des blockbusters loin d'être flamboyant que l'on a pu avoir cette année...


Jonathan Chevrier


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