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[FUCKING SERIES] : Orange is The New Black saison 6 : Welcome to Hell !


(Critique - avec SPOILERS - de la saison 6).

Passé deux saisons en roue libre difficilement défendable - la troisième et la quatrième -, ayant clairement joués avec la patience de ses plus fervents fans, OITNB avait joliment redressé la barre avec une cinquième cuvée absolument brillante, véritable huis clos tendu et resserré (l'intrigue s'étendait sur à peine trois jours) ou les plus barrés des détenues made in Netflix, s'étaient lancés dans une mutinerie aussi justifiée que plaisante à suivre.
Une vraie bouffée pour le show de Kenji Kohan, qui nous laissait présager que du bon pour ce nouveau retour avec un nouveau cadre (bye Litchfield, bonjour " Bitchfield ") et de nouveaux personnages (taillant méchamment dans le gras du large casting de seconds couteaux).
Gros dépaysement en vue donc, et une manière pour le show d'offrir une vision aussi délirante que puissante d'un QHS pour femmes outre-Atlantique; un ultime virage avant une déjà annoncée septième et derniere saison.


Et dès le premier épisode, gentiment inscrit sous le ton de la survie en terre hostile, avec nos héroïnes placées de force tout en haut de la chaîne alimentaire criminelle et au beau milieu d'une guerre de gangs (muée autour d'une évasion qui n'arrivera jamais, avec en toile de fond l'enquête pour déterminer qui était à l’origine de l’émeute de Litchfield) cette saison 6 confirme avec malice la puissance de son renouveau n'hésitant pas à embrasser autant sa part d'ombre qu'une part d'actualité (la politique Trump, la violence policière, le mouvement Black Lives Matter) franchement salvatrice, tout en perdant un poil de sa magie en se perdant dans la répétition à outrance de l'artifice scénaristiques majeur de la série : les flashbacks, ici une nouvelle fois majoritairement usée pour informer sur le background des nouveaux personnages.


Du côté des bons points, comme le laissait présager la saison précédente avec son avènement et sa prise des commandes, Taystee (formidable Danielle Brooks) confirme qu'elle est sans forcer le personnage le mieux écrit et le plus plaisant à suivre, en véritable bouc émissaire institutionnel, tandis que celui de Piper (bientôt dehors, et qui pourrait bien écrire ses mémoires et sa version de son incarcération à Litchfield) reste toujours autant le plus agaçant et peu empathique de l'histoire de la série.
Même Daya (Dascha Polanco), sort grandit de ce dégraissage des héroïnes, tant son perso, tout comme celui de Taystee (les deux vraies éléments déclencheurs de la rébellion après la mort de Poussey), est frappé de plein fouet par la dureté de leur nouveau milieu de vie; un put*** d'enfer ou les gardiens sont aussi violents et cruels que les détenus.


Épurée et émouvante même si cruellement moins dynamique et punchy, fantaisiste et horrifique (parce que réaliste) à la fois, amputée par ses choix scénaristiques (certains personnages nous manquent comme Boo et Maritza, et seuls les soeurs Barbara et Carol s'avèrent réellement des nouvelles héroïnes convaincantes), OITNB, pur show révolutionnaire et plus vieux porte étendard de la magie Netflix (avec House of Cards), a beau avoir ses plus belles heures derrière elle (et la nostalgie des exceptionnelles deux premières saisons nous reste solidement en mémoire), elle s'offre un simili reboot et conserve néanmoins sa capacité incroyable à surprendre et émouvoir son auditoire, même dans le bordel le plus complet.


De quoi amplement justifier sa vision, même si un sale sentiment persiste : si la série devait se terminer d'ici l'année prochaine, cela serrait une fin juste et loin d'être déchirante à nos yeux, ce qui en dit peut-être long sur la qualité du contenu au fil des ans...


Jonathan Chevrier


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