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[CRITIQUE] : Arco


Réalisateur : Ugo Bienvenue
Acteurs : avec les voix de Swann Arlaud, Alma Jodorowsky, Margot Ringard Oldra, Oscar Tresanini, Vincent Macaigne, Louis Garrel, William Lebghil, Oxmo Puccino,...
Budget : -
Distributeur : Diaphana Distribution
Genre : Animation, Aventure, Science-fiction.
Nationalité : Français.
Durée : 1h29min

Synopsis :
En 2075, une petite fille de 10 ans, Iris, voit un mystérieux garçon vêtu d'une combinaison arc-en-ciel tomber du ciel. C'est Arco. Il vient d'un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible. Iris le recueille et va l'aider par tous les moyens à rentrer chez lui.





Le jeu des comparaison est, sensiblement, toujours un poil vulgaire (voire putassier, d'autant plus quand il n'est pas usé avec pertinence par des avis hasardeux) quand bien même plus d'un cinéaste assume, avant même que leurs œuvres ne soient placés devant le regard critique - plus où moins affûté - du spectateur, des affiliations/références qui poussent, justement, à la comparaison.

Dans ce sens, Ugo Bienvenu pousse le bouchon encore un peu plus loin que Maurice le poisson rouge (shame on you si tu n'as pas la référence) avec son premier long-métrage d'animation, Arco, tant il se place volontairement au carrefour de très nombreuses références/influences très facilement identifiables à défaut d'être toutes totalement digérées (comme le score Joe Hisaishi-core d'Arnaud Toulon), un cocktail détonnant propice à le rendre plus attachant que la production animée lambda quand bien même, dans le même mouvement, il révèle un peu trop vite ses (nombreuses) faiblesses.

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Fable dystopico-écologique avec une belle louche de fantasy, gentiment intercalée entre E.T., Le Château dans le Ciel (et, plus directement encore dans son animation, d'autres épopées Ghibli-esques) voire même un poil Interstellar et Retour vers le futur à travers son pitch gentiment ramassé (en 2075, une fillette, Iris, recueille et vient en aide d'un mystérieux garçon du même âge, Arco, venu d'un futur idyllique et qui traverse l'espace-temps comme voyage entre les époques, qu'elle devra aider à rentrer chez lui tout en echappant a trois chasseurs extraterrestres pas finauds), le film se déploie autour de l'idée d'adapter ses thématiques et inquiétudes (désastre climatique, technophobie, l'importance de l'amitié et de la famille - aussi négligeante soit-elle -,...), pour un regard enfantin voire pré-adolescent.

Un parti pris hautement louable qui est tout autant une force qu'une faiblesse tant la narration, assez éparpillée, banalise tout du long un propos qui manque naïvement de profondeur, à l'image même de son univers (de ce futur au fonctionnement mystérieux - et un chouïa traditionalisto-normatif -, à un concept de voyage dans le temps qui, paradoxalement, ne semble créer aucune incidence, en passant par une catastrophe écologico-environnementale à peine esquissée) comme de ses personnages, un brin taillés à la serpe.

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Et pourtant, difficile tout de même de ne pas se laisser séduire un minimum par ce petit bout de cinema poétique aux tons pastel et à l'humour complice, dont le message essentiel (intimer aux plus jeunes - mais pas que - que notre avenir n'est pas sans espoir si tout le monde est impliqué dès maintenant, à rendre les choses meilleures) est dégainé de manière claire et limpide.
Pas la proposition animée la plus immmanquable de la saison (coucou et cocorico La Vie de château, mon enfance à Versailles de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H'limi), mais une nouvelle preuve que la production hexagonale va bien, très bien même.


Jonathan Chevrier