Breaking News

[CRITIQUE] : Hôtel Transylvanie 3 : Des Vacances Monstrueuses


Réalisateur : Genndy Tartakovsky
Avec les voix originales de : Adam Sandler, Selena Gomez, Andy Samberg, Fran Drescher, ...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min

Synopsis :
Notre famille de monstres préférée embarque pour une croisière de rêve afin que Drac puisse enfin souffler un peu et savourer des vacances au lieu de s’occuper de tout le monde à l’hôtel. Tout s’annonce à merveille pour la petite famille, entre matchs de volley monstres, excursions exotiques et séances de bronzette au clair de lune… Mais les vacances idéales prennent un tour inattendu lorsque Mavis se rend compte que Drac est tombé sous le charme de la mystérieuse Ericka, la capitaine humaine du navire, dont le secret les menace tous…



Critique :


Genndy Tartakovsky avait déjà réussi l’exploit de faire un film d’animation drôle et fun, apprécié des petits comme des grands. Il avait réussi le deuxième exploit de faire une suite, monstrueusement drôle dans la veine du premier. La question qui nous brûle donc les lèvres : réussit-il l’exploit ultime d’en faire un troisième aussi fun ?



Le suspens ne sera pas long, la réponse est oui. Après avoir étudier le rôle de père dans le premier, de grand-père dans le deuxième, Genndy Tartakovsky aborde le thème de la reconquête amoureuse après une longue période et comment cela est perçu dans une famille déjà construite. La bonne idée du scénario est d’avoir changé de décors. Le château laisse place à un immense bateau. Un très bon prétexte pour présenter des monstres hauts en couleurs (des gremlins qui ont leur propre compagnie de vol aérien bonne idée ou bonne idée ?) et des lieux variés : le triangle des bermudes (petite anecdote : les bateaux que nous voyons sont ceux qui sont devenus célèbres en ayant disparus dans cette région) et la cité perdue Atlantis. Les gags sont de la partie bien sûr (comment ne pas avoir un coup de coeur devant Puppy, ce petit grand chien plein de bêtise).



Le scénario paraîtra peut-être bateau pour certains (apprécions une seconde la qualité de ce jeu de mot s’il vous plaît), pourtant il pointe d’une manière juste la haine face à la différence, qui est perpétré de génération en génération. Les Van Helsing détestent depuis toujours le comte Dracula et sa bande et inculquent à leurs enfants et petits enfants cette haine sans se demander pourquoi ni comment. Ce troisième Hôtel Transylvanie aborde aussi le fait de refaire sa vie et la difficulté de cette action quand on a déjà une famille.
Le film détient une énergie folle, une animation soignée et colorée et des personnages monstrueusement attachants. Une croisière où nous sommes sûrs de ne pas s’ennuyer.

Laura Enjolvy






S'il y avait quelque chose d'un brin frustrant à la vision des deux premiers films Hôtel Transylvanie, aussi divertissant soient-ils, c'était de réaliser que le génie fou furieux du papa (entre autres) de Samouraï Jack, Genndy Tartakovsky,  se voyait constamment brider par les contraintes de Sony, bien décidé à en faire un produit suffisamment lisse et racoleur, malgré la présence d'Adam Sandler et sa bande autant à la production qu'au casting vocal.
Mais à l'heure où Pixar - et Disney - écrase la concurrence avec le brillant Les Indestructibles 2,  la major a eu le bon goût de laisser les mains libres (il est crédité au scenario et à la réalisation) à son cinéaste et de le faire débarquer au bon moment dans les salles obscures avec un troisième film - le dernier cornaqué par Tartakovski -, qui surclasse aisément ces deux aînés.



Vrai trip fou furieux mené tambour-battant bourré jusqu'à la tronche de gags visuels hilarants, (enfin) pleinement imprégné de la mythologie Dracula en faisant appel à des figures connues (la famille Van Helsing) tout en offrant autant une vision totalement différente de leur rapport - un Drac amoureux - mais aussi de ceux liant les personnages titres (c'est Mavis qui joue pleinement le rôle d'adulte ici face à son père), esthetiquement renversant et d'une fluidité rare; Hôtel Transylvanie 3, qui fleure bon les vacances, n'en oublie pourtant pas de traiter à nouveau des thèmes phares de la trilogie (les liens familiaux, la nécessité d'héritage, l'acceptation de soi et de la différence), entre deux moments burlesques et volontairement gras.
Bref, un beau et bon délire monstrueux comme on les aime, tout simplement.


Jonathan Chevrier