[CRITIQUE] : Une Femme Heureuse
Réalisateur : Dominic Savage
Acteurs : Gemma Arterton, Dominic Cooper, Jalil Lespert, Frances Barber, Marthe Keller,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Tara est une jeune mère qui vit dans la banlieue de Londres. Femme au foyer, elle passe ses journées à s’occuper de ses enfants, de la maison et à attendre le retour de son mari le soir. Cette vie calme et rangée lui pèse de plus en plus, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus supporter sa situation. Elle commence à se promener dans Londres, redécouvre le plaisir de s’acheter des livres, et songe à suivre des cours d’art. Son mari Mark, qui travaille dur chaque jour, ne comprend pas ses nouvelles envies. Tara prendra sur elle jusqu’au jour où, acculée, elle pensera à changer de vie.
Critique :
#UneFemmeHeureuse ou une merveille de drame humain, sincère et intime sur un couple en crise doublé d'un captivant portrait de femme aussi sincère que vibrant, dominée par une @GemmaArterton aussi magnétique et naturelle qu'elle est renversante pic.twitter.com/UrwYg6MINW— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 20 avril 2018
Ange délicat d'un septième art britannique qu'elle a su très vite sublimer pour en devenir l'une des attractions les plus plaisantes à suivre, la merveilleuse Gemma Arterton se constitue, depuis son rôle de James Bond Girl dans le moins défendable des derniers 007 - Quantum of Solace - une carrière assez singulière, entre grosses productions limitées (Clash of The Titans, Prince of Persia, Hansel & Gretel : Witch Hunters) et jolies envolées indépendantes (Tamara Drew, Song for Marion, The Voices, Their Finest).
En attendant de la découvrir plus tard cette année en Vita Sackville-West dans le très attendu Vita and Virginia de Chanya Button (qui reviendra sur l'amitié et la romance entre Virginia Woolf et Vita Sackville-West), la belle comédienne nous revient en ces douces heures d'avril avec le douloureux Une Femme Heureuse de Dominic Savage, où elle campe Tara, une mère et compagne aimante ne supportant plus sa vie calme et rangée.
Étouffée par un quotidien qui ne la rend pas heureuse et dont la répétition commence peu à peu à user le peu de vie qui reste en elle, la Tara dépeinte par Savage est follement empathique dans le sens où il est aisé de se reconnaitre en elle, de ressentir cette détresse intime de ne pas pouvoir pleinement vivre sa vie, de ne pas pouvoir pleinement vivre sa passion ni s'extirper d'une existence pesante où personne ne semble vouloir entendre ni comprendre son malêtre.
Tout en finesse et en sensibilité, le cinéaste filme avec amour (comme pourrait-il en faire autrement ?) cette desperate housewife au bord de la crise de nerfs qui va s'accrocher à la petite lueur d'espoir de pouvoir vivre sa vie comme elle le désire, de littéralement s'échapper pour ne pas sombrer dans la dépression (et c'est la que le titre v.o, The Escape, prend réellement tout son sens); tout en laissant libre cours à ses comédiens de jouer, de s'approprier, d'incarner ses personnages pour ne plus faire qu'un avec eux.
Tellement intime et dépouillée que l'on est presque proche du documentaire, porté par quelques scènes d'une poésie sans nom et un casting vedette totalement voué à sa cause (Gemma Arterton est tout aussi magnétique que fragile et renversante, Jalil Lespert et Dominic Cooper sont plus que convaincant), Une Femme Heureuse est une merveille de drame humain sur un couple en crise, un captivant portrait de femme aussi sincère que vibrant.
Un petit bijou immanquable, tout simplement.
Jonathan Chevrier