[CRITIQUE] : My Wonder Women
Réalisateur : Angela Robinson
Acteurs : Rebecca Hall, Bella Heathcote, Luke Evans, Connie Britton, Oliver Platt, JJ Feild,...
Budget : -
Distribution : LFR Films
Genre : Drame, biopic
Nationalité : Américain
Durée : 1h48min
Synopsis:
Professeur de psychologie à Harvard dans les années 30, William Marston mène avec sa femme les recherches sur le détecteur de mensonges. Une étudiante devient leur assistante, et le couple s’éprend de la jeune femme. Un amour passionnel va les lier, et ces deux femmes deviennent pour Marston la source d’inspiration pour la création du personnage de Wonder Woman.
Critique :
#MyWonderWoman où une véritable ode aux valeurs que véhicule Wonder Woman, un hymne à l'amour, à la liberté, la justice et l'entraide, sublimé par le parfait duo Rebecca Hall/Bella Heathcote, dont l'alchimie et le charisme incroyable crèvent l'écran. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/C8zWI2ZBJC— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 21 avril 2018
Si vous vous intéressez un minimum au comic book, le nom de William Moulton Marston ne vous est pas inconnu. Car il a créé la plus célèbre héroïne de comics de tous les temps: Wonder Woman. Mais quelle est l’histoire derrière cette invention ? C’est ce que nous propose My Wonder Women, nous plonger dans le cœur de la création.
My Wonder Women est un biopic des plus classiques, ce n'est certainement pas ce film qui bouscule les codes assez limités de ce genre c'est vrai. Et pourtant est-ce que c’est un bon film ? Oh que oui.
Rien que l’histoire en elle-même mériterait une attention accrue du spectateur. Car si on y réfléchit, le film n’est pas vraiment l’histoire du psychologue Marston mais bien son histoire d'amour avec deux femmes très différentes. La réalisatrice a eu l'excellente idée de ne pas mettre en avant son personnage, de ne pas raconter l'histoire uniquement de son point de vue seul. Du coup, les deux personnages féminins ont autant d’importance que lui (parfois peut-être plus) et on nous les présente pas sous un regard masculin. Ce qui aide à mettre aussi l'accent sur le sexisme que vivaient ces femmes de l’époque. Elizabeth, la femme de Marston ne pouvait pas enseigner car Harvard refusait de lui donner son doctorat pour aucune raison valable (son intelligence et son ingéniosité sont constamment mis en avant, le spectateur a du coup l'irrépressible envie de lui donner son doctorat).
Ce qui n’est pas dit non plus dans les livres, c’est que le couple Marston était poly amoureux. Quand ils rencontrent Olive Byrne à l’université c’est le coup de foudre. Après avoir lutté contre leur sentiment dit contre nature par la société de l’époque, ils décident tous les trois de prendre le risque. Et c’est de leur histoire d’amour, de leur combat que le personnage de Wonder Woman se crée. Le Dr Marston était admiratif des deux femmes qu’il aimait: l’une belle, douce, gentille avec le cœur sur la main, prête à aider l’autre féroce et guerrière, prête à remettre tous les hommes leur place: c’est en mélangeant les deux que l'on obtient Diana, la princesse amazone.
My Wonder Women est empreint d’une sensualité et d’un charisme assez dévastateur. L’alchimie entre Rebecca Hall et Bella Heathcote transpire l’écran, les deux actrices étant parfaite dans leur rôle. Luke Evans est lui aussi parfait, se mettant en avant ou en s’effaçant quand il le faut. Les scènes d’amour sont sublimes, avec une lumière douce et chaleureuse. Un exercice difficile car filmer un plan à trois sans sexualiser les deux femmes est quelque chose qu’on ne voit pas souvent au cinéma. Angela Robinson y arrive parfaitement.
Je regrette la distribution catastrophique car un film aussi féministe et réussi devrait être vu par un maximum de personne. My Wonder Women est une ode à l’amour sur toutes ses formes et comme le dit si bien une certaine Diana dans un film de 2017: “ It's not about deserve, it's about what you believe. And I believe in love.”
Laura Enjolvy