[CRITIQUE] : À l'heure des souvenirs
Réalisateur : Ritesh Batra
Acteurs : Jim Broadbent, Charlotte Rampling, Harriet Walter, Michelle Dockery, Matthew Goode, Emily Mortimer, Oliver Maltman, ...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Britannique
Durée : 1h48min
Synopsis :
Dans son magasin de
photographie de Londres, Tony Webster mène une existence tranquille.
Sa vie est bousculée lorsque la mère de Veronica Ford, son
premier amour, lui fait un étonnant legs : le journal intime
d’Adrian Finn, son meilleur ami du lycée. Replongé dans
le passé, Tony va être confronté aux secrets les plus enfouis de
sa jeunesse. Les souvenirs sont-ils le pur reflet de la réalité
ou autant d'histoires que nous nous sommes racontées ?
Wannabe drame sur le poids des souvenirs et la nostalgie d'une vie, #ALheuredesSouvenirs manque d'émotion et souffre d'un rythme beaucoup trop décousu pour que l'on s'attache pleinement aux personnages, malgré une reconstitution soignée et un casting impliqué (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/qHobCbRzCb— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 7 avril 2018
Après les excellents The
Lunchbox et Nos âmes la nuit, Ritesh Batra nous revient
avec un film sur la mémoire et le poids de la nostalgie. Et
malheureusement, À l'heure des souvenirs ne convainc pas
totalement.
Pourtant, il y avait
matière. Adaptation du livre de Julian Barnes Une fille qui
danse, prix du Man Booker Prize en 2011, Ritesh Brata avait une
base solide. Surtout que le réalisateur s'est entouré d'un
casting 4 étoiles : Jim Broadbent (toujours aussi excellent),
Harriet Walter (vu dernièrement dans The Crown en épouse de
Churchill), Michelle Dockery (qu'on ne voit plus beaucoup depuis
Downton Abbey et c'est dommage), Matthew Goode (qu'on ne voit que 30
mais précieuse secondes) et la non moins célèbre Charlotte
Rampling.
Alors qu'est-ce qui ne vas pas dans À l'heure des souvenirs ? L'émotion. Le spectateur n'en ressent aucune. Cela vient peut-être du fait que le spectateur n'a pas le temps de s'attacher à Tony (le personnage de Jim Broadbent) avant les fameux flash back qui ponctuent le film. Des flash back qui montrent les souvenirs (biaisés) de Tony. Souvenirs qui possèdent certains trous, intentionnels ou non. Et le scénario qui est basé sur le poids des souvenirs et la nostalgie d'une vie qu'on a pu idéalisé ne développe peut-être pas assez cette thématique. Surtout qu'on a droit à un twist final qui donne un discours moralisateur en voix-off. Les flash back viennent de façon trop décousu, parfois pour essayer de perdre (en vain) le spectateur dans sa reconstruction des fait, d'autres pour ponctuer le sentiment du personnage (alors qu'on en a pas forcément besoin).
Mais il n'y a pas que des
points négatifs bien sûr. Les séquences se passant dans les années
60 sont très réussies, les acteurs de ces parties, qui sont
beaucoup moins connus que leur collègues qui jouent le même
personnage plus vieux s'en sortent brillamment.
La mémoire est une chose
fragile, facilement malléable à mesure que le temps passe. Et
malgré une histoire douce amère, porté par d'excellents acteurs,
je ne pense pas que À l'heure des souvenirs restera dans nos
mémoires très longtemps.
Laura Enjolvy
Laura Enjolvy