[CRITIQUE] : The Villainess (Étrange Festival)
Réalisateur : Jeong Byeong-gil
Acteurs : Kim Ok-vin, Shin Ha-kyun, Bang Sung-jun...
Distributeur : Wild Side
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Sud-Coréen.
Durée : 2h09min.
Synopsis :
Entraînée depuis l’enfance aux techniques de combat les plus violentes par une agence de renseignement après l’assassinat de son père, Sook-hee est une arme redoutable. Afin de gagner sa liberté, elle est engagée comme agent dormant. Mais un jour, elle va découvrir la vérité sur le meurtre de son père.
Critique :
Cannes 2016, cantonné à la séance de minuit (hors compétition donc), deux péloches d'exceptions venues tout droit de Corée du Sud (en plus du chef-d'oeuvre Mademoiselle de Park Chan-wook, lui bien en compét officielle), dynamitaient autant la Croisette qu'un été ciné qui en avait foutreusement besoin : le jouissif Train to Busan de Yeon Sang-ho et, surtout, le brillant The Strangers de Na Hing-jin.
Cannes 2017, aux côtés du nouveau moment de folie de l'inestimable Takashi Miike, c'était Sans Pitié/ The Merciless de Byung Sung-hyun et The Villainess de Jeong Byeong-gil qui ont démontré une fois encore, que le cinéma sud-coréen burné n'a pas forcément besoin de figurer parmi les compétiteurs, pour bousculer gentiment le festival.
Assumant pleinement sa filiation au cinéma de Tarantino, The Villainess incarne une véritable proposition de cinéma foutraque et grisante, B movie à l'aspect férocement vidéoludique qui s'appuie sur une intrigue certes simpliste mais énergique, ainsi qu'un mélange des genres aussi solide dans ses émotions - sincères - (on y suit l'épopée vengeresse d'une super tueuse pour venger la mort de son père) que dans son action explosive très HK style, et misant pleinement sur une surenchère jouissive à souhait.
Généreux, un poil plombé par une romance inutile et mal amenée mais constamment relevé par une action furieusement grisante, le nouveau long-métrage de Jeong Byeong-gil, habile un caméra au poing (sa mise en scène, quasi expérimentale, est d'une efficacité redoutable), ne pète peut-être pas forcément dans la soie de l'originalité, mais incarne clairement un puissant divertissement violent, malin et férocement séduisant.
Du beau et bon cinéma asiatique comme on l'aime, frondeur, ambitieux et offensif.
Jonathan Chevrier