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[CRITIQUE] : Spider-Man : Homecoming


Réalisateur : Jon Watts
Acteurs : Tom Holland, Robert Downey Jr, Michael Keaton, Marisa Tomei,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h13min.

Synopsis :
Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui...



Critique :



Succéder à l'immense trilogie de tonton Raimi était sans doute un passage de témoin trop imposant pour le pourtant talentueux Marc Webb, et son diptyque Amazing Spider-Man fut fragilisé au mois autant par l'écrasante comparaison avec son illustre ainé, que par le désir un tantinet abusif de la maison-mère Sony, à vouloir franchiser à outrance au sein d'un Spidey-verse toujours d'actualité, toute la mythologie du Tisseur crée dans les 50's par Stan Lee et Steve Ditko.



Désormais rebooter pour la seconde fois en cinq piges grâce à l'appui tutélaire d'un MCU bien content d'avoir - en partie - ramener son héros le plus populaire au bercail depuis Civil War, Spider-Man : Homecoming (tout est dans le titre), échoué à l'improbable - mais doué - Jon Watts, se devait d'installer les nouvelles bases du personnage sur grand écran; une version 2.0 résolument plus tourné vers le teen movie et le divertissement total joliment léger.
Avec un comédien jeune pouvant durer dans le rôle (le rajeunissement du casting est définitivement le plus de ce reboot, à tous les niveaux), aussi content d'être là qu'il est charismatique à souhait - Tom Holland, bluffant de naturel -, Homecoming souffle un vent de fraicheur salvateur autant au sein de la saga (définitivement emblématique de la réussite de Marvel, bien plus encore que celle des X-Men) que d'un Marvel Cinematic Universe à l'aube d'un renouveau annoncé - Infinity War.



Exit la formidable complexité narrative de la trilogie de Raimi (les thématiques charnières de la double identité de Parker, son quotidien troublé et ses éternelles remises en question) et l'aspect romcom - pétri de tendresse il est vrai - du dyptique de Webb, bonjour le teen movie initiatique à l'humour plutôt bien sentie, très " John Hughes " dans l'esprit (une filiation assumée jusqu'au bout de la pellicule), visant à démontrer que le fougueux héros costumé à bel et bien l'étoffe d'un héros, tout en le différenciant logiquement des anciennes déclinaisons du personnage (dans lesquels Maguire et Garfield furent fantastiques également).
Chaperonné par un Tony Stark plus en retrait que ne le laissait présager sa lourde campagne promotionnelle (ce qui n'est pas le cas, en revanche, du personnage de Happy Hogan) et intelligemment intégré au sein du MCU (et pas uniquement dans la tentative de Spidey de prouver sa valeur en tant que wannabe Avenger), le film est un véritable opus de reconstruction, Watts s'appropriant habilement le matériau d'origine en redistribuant littéralement toutes les cartes, jouant suffisamment celle du renouveau (les passages obligés du personnage, déjà montrés par le passé, sont subtilement évités), pour faire de son solo movie au demeurant classique - et calqué sur la méthode Marvel -, un métrage sans grande surprise, divertissant et savamment rythmé; un vrai teen movie attachant s'intéressant bien plus à ses personnages qu'au cahier des charges (chargé) du blockbuster lambda qu'il se doit aussi d'incarner.



Et c'est sans doute ici que les limites de ce nouveau film introductif (voir même du genre super-héroïque hein...), semblent les plus visibles.
Si Homecoming fait dynamiquement voltiger son Spidey à travers les buildings de Manhattan, et semble partiellement trouver un équilibre parfait entre les atermoiements adolescents de Parker (et sa galerie de camarades/amis s'amusant pleinement des clichés qu'ils incarnent) et de son alter-égo Spider-Man, en revanche, quand Watts - comme Webb au fond - laisser parler (trop rarement) l'action, l'édifice dévoile cruellement ses failles via une mise en scène plate, des scènes de combats jamais marquante et encore moins lisible - pas aidé non plus par des CGI pas toujours inspirés -; qui nous font amèrement regretter l'approche totalement opératique et millimétrée de Raimi, que ce soit en terme d'action ou d'émotions (étroitement liés).
Pire, même l'antagoniste principal le Vautour, campé par un Michael Keaton des grands jours, aura bien peu de chances de rester dans les mémoires (le mal de beaucoup de films du MCU en même temps).



Des menus défauts qui n’entache pourtant en rien l'excitation procurée par Spider-Man : Homecoming, solo movie attachant et prenant, qui crédibilise à nouveau son super-héros à collants (et il fallait le faire); pur pop corn movie façon bulle de légèreté cool et enthousiasmante dans une saison estivale qui, finalement, en manque cruellement...


Jonathan Chevrier


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