[CRITIQUE] : Lion
Réalisateur : Garth Davis
Acteurs : Dev Patel, Nicole Kidman, Sunny Pawar, Rooney Mara, David Wenham,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Australien, Britannique.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Une incroyable histoire vraie : à 5 ans, Saroo se retrouve seul dans un train traversant l’Inde qui l’emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille. Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l’immense ville de Calcutta. Après des mois d’errance, il est recueilli dans un orphelinat et adopté par un couple d’Australiens.25 ans plus tard, Saroo est devenu un véritable Australien, mais il pense toujours à sa famille en Inde.
Armé de quelques rares souvenirs et d’une inébranlable détermination, il commence à parcourir des photos satellites sur Google Earth, dans l’espoir de reconnaître son village.
Mais peut-on imaginer retrouver une simple famille dans un pays d’un milliard d’habitants ?
Critique :
Vibrant, épique & attachant même dans ses lourdeurs,#Lion est un formidable drame, riche en émotion et d'une humanité absolument renversante— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 13, 2017
Sur le papier, le premier passage derrière la caméra de Garth Davis partait avec tellement de lourdes casseroles dans son sac à dos, qu'on se demandait bien comment il pouvait arriver à se présenter dans nos salles obscures, sans le moindre accroc.
Cheval de Troie des frangins Weinstein pour glaner un paquet de récompenses durant la course aux statuettes dorées, flanqué d'une campagne promotionnelle maladroite le comparant au triomphant Slumdog Millionnaire (L'Inde pour cadre + présence de la star du film de Danny Boyle en prime, le mésestimé Dev Patel) et tatoué de la mention " inspiré d'une histoire vraie " loin d'être facile à porter (surtout que le souci avec ces oeuvres, c'est que l'on en connaît souvent la fin avant vision); Lion, basé du récit autobiographique A Long Way Home de Saroo Brierley, avait tout pour rebuter un brin les cinéphiles que nous sommes.
Et pourtant, sans crier gare, le film va plus loin que la simple redite en terre connue, en nous emportant corps et âme dans un périple prenant et poignant, guidé par la bouille incroyablement innocente et attachante du jeune Sunny Pawar, qui bouffe littéralement l'écran à chacune de ses scènes.
Drame poignant façon feel good movie pétri d'amour et d'espoir dont il est bien difficile de ne pas sortir de la salle avec la larme à l'oeil, Lion filme avec pudeur l'innommable pour mieux frapper en plein coeur son spectateur, et lui faire découvrir le malheur (une dureté de vie loin d'être masquée) qui frappe des milliers d'enfants indiens chaque année.
Volontairement tire-larmes - jusque dans la plus petite note de son score - tout autant qu'il développe avec conviction une histoire forte et empathique (dommage que la relation entre Saroo et sa compagne, ou même celle d'avec son demi-frère, soient trop en retrait), le premier long métrage de Garth Davis osculte avec minutie autant les relations entre les parents adoptifs et leurs enfants, que les remoues intérieures de ceux-ci, tiraillés entre leurs " nouvelles " familles et les souvenirs du passé.
Vibrant et attachant même dans ses lourdeurs, visuellement sublime, dominé par un casting-titre joliment impliqué (Nicole Kidman est convaincante en mère adoptive - ce qu'elle est dans la réalité -, tandis que Dev Patel est rayonnant, même si sa présence est limitée), Lion est un formidable et épique drame, riche en émotion et d'une humanité absolument renversante.
Une belle surprise pour une belle histoire, tout simplement.
Jonathan Chevrier