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[CRITIQUE] : La Fille du Train


Réalisateur : Tate Taylor
Acteurs : Emily Blunt, Rebecca Ferguson, Haley Bennett, Luke Evans, Justin Theroux, Edgar Ramirez, Allison Janney, Laura Prepon, Lisa Kudrow,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Rachel prend tous les jours le même train et passe tous les jours devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine une vie parfaite… jusqu’au jour où elle est le témoin d’un événement extrêmement choquant et se retrouve malgré elle étroitement mêlée à un angoissant mystère.



Critique :




Il y a un an presque jour pour jour, la sublime Emily Blunt signait ni plus ni moins que la plus belle prestation de sa carrière dans le brillant Sicario de Denis Villeneuve, une plongée viscérale et sans concessions dans l'enfer des cartels, dans lequel elle se donnait corps et âme.
Douloureusement boycotté dans la course aux statuettes dorées, la belle plante britannique nous revient en cette fin d'année ciné 2016 avec un potentiel nouveau concurrent aux oscars, La Fille du Train de Tate Taylor (La Couleur des Sentiments), thriller dramatique vendu comme le nouveau Gone Girl - rien que ça.



Ambitieux sur le papier (casting quatre étoiles en prime), avec son adaptation du best-seller de Paula Hawkins - aux thèmes similaires au chef d'oeuvre du duo Fincher/Flynn -, The Girl on The Train suit l'histoire de Rachel, alcoolique dévastée par son divorce, qui fantasme sur le couple d'une maison qu'elle aperçoit tous les jours quand elle prend le train.
Une maison voisine a celle de son ex-époux et de sa nouvelle famille, dont la femme est, justement, la nounou de l'enfant de son ancien conjoint.

Mais un jour, Rachel croit être le témoin d'un événement extrêmement choquant, impliquant la disparition brutale de la nourrice.
Dès lors, elle tentera d'apporter son aide, tout en redoutant que ses errances teintées d'alcool ne l'aient finalement poussé à commettre un geste impardonnable à l'encontre du sujet de ses fantasmes...



Copycat (presque) bonjour.
Spleen en pleine banlieue proprette US, personnages ambivalents faussement bien sous tous rapports, le tout sous couvert d'une intrigue à tiroirs cherchant constamment à perdre/questionner son auditoire; toute l'entreprise cinématographique qu'incarne la péloche de Tate Taylor sent la volonté malhonnête de surfer en long, en large et en travers le carton public et critique de Gone Girl.
Mais là ou David Fincher transcendait son matériau d'origine (bien plus solide) pour en faire un thriller aussi jouissivement malaisant que prenant, Taylor, metteur en scène sans grande fulgurance, adapte au pied de la lettre un roman bancal et over the top sans y apporter ni vision, ni la moindre saveur.

Sorte de téléfilm pâlot sortie tout droit des 90's, avec une mise en scène presque expérimentale (toutes les propositions visuelles de Taylor, de ses ralentis foireux à ses cadrages parkinsoniens, sont littéralement ratées) et une ambiance férocement pesante, le film, basé sur un twist foireux au possible, ne s'extirpe jamais vraiment d'une écriture grossière et cousue de fil blanc.



Mélodrame façon polar faussement érotique, tortueux et manipulateur, à peine sauvé par une Emily Blunt convaincante malgré un personnage antipathique (elle est la seule du casting à être un poil impliqué); La Fille du Train, rarement efficace et cruellement ringard, flirte constamment avec les frontières du nanar pour mieux incarner l'une des plus grosses déceptions qu'il nous aura été donné de voir ces derniers mois.
Tout ça pour ça...


Jonathan Chevrier


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