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[CRITIQUE] : Point Break


Réalisateur : Ericson Core
Acteurs : Luke Bracey, Edgar Ramirez, Delroy Lindo, Ray Winstone, Teresa Palmer,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Action, Policier, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Une série de braquages spectaculaires aux quatre coins du monde met en péril l’équilibre des marchés financiers. Les criminels opèrent aussi bien en motos dans des gratte-ciels new yorkais qu’en « wingsuits » pour s’échapper d’avions au-dessus de la jungle. Johnny Utah, une ancienne légende du moto-cross devenue agent du FBI, va devoir infiltrer le groupe de sportifs de l’extrême que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces sidérants braquages. Pour gagner leur confiance, Utah affronte des défis insensés, du surf au snowboard en passant par la chute libre ou l’escalade à mains nues. Alors qu’il pense avoir identifié le cerveau des braquages, il se retrouve entrainé contre son gré dans les activités criminelles du groupe dopé à l’adrénaline…



Critique :


1991, alors encore madame James Cameron, la prometteuse - et burnée - Kathryn Bigelow (le solide Blue Steel avec Jamie Lee Curtis), se lance dans la mise en scène de son troisième long métrage, une série B furieusement 80's dans le ton, mais saupoudré d'une pluie de scènes 100% adrénaline, entre surf et saut en parachutes.

Porté par le jeune Keanu Reeves mais surtout le regretté Patrick Swayze, Point Break allait non seulement embrasser pleinement le divertissement badass qui avait fait la saveur de la décennie précédente (présence de Gary " Fucking " Busey en second couteau à la clé) avec une histoire aussi simpliste qu'efficace (buddy movie sur un flic infiltré qui est de plus en plus attiré par le côté obscur qu'incarne la proie qu'il chasse); mais surtout, il allait très vite se voir introniser au panthéon du culte pour sa mise en scène nerveuse, son joli lot de sensations fortes et le sentiment follement jouissif qu'incarne sa vision.


Monument de la série B du début des 90's - au même titre que Terminator, Le Jugement Dernier ou Demolition Man - et de la culture surf sur grand écran, baptême du feu dans le cinoche d'action pour Keanu Reeves (crédible en Johnny Utah) et le film offrant, sans aucun doute, le meilleur rôle de la carrière de Patrick " Bodhi " Swayze (parfait en gourou borderline et philosophe); Point Break, iconique et ravageur, n'a toujours pas vieillit à l'aube de son vingt-cinquième anniversaire.

Pourtant, et comme toute péloche un minimum culte à Hollywood la putain, le film de Bigelow allait se voir remaker de la plus idiote des manières.

Rafraichissement contemporain laissé entre les mains d'un cinéaste loin d'être chevronné mais surtout loin d'arriver à la cheville du talent de Bigelow (Ericson Core), d'un scénariste sans grand faits de guerre dans le genre (Kurt Wimmer, réalisateur du sympatoche mais vraiment sans plus Equilibrium) et d'un casting loin d'être bandant : Luke " je joue comme une huître " Bracey dans le rôle-titre de Johnny Utah, Edgar Ramirez en Bodhi ainsi que Teresa Palmer, Ray Winstone et Delroy Lindo en seconds couteaux...


C'est simple, Point Break 2015 ne fait pas seulement qu'aligner les mauvais points avec une frénésie maladive, il incarne sans forcer ce que tout remake a de plus révoltant, même si il était annoncé depuis les premières bandes annonces, que le film miserait tout sur un ton plus musclé et un nombre bien plus important de scènes de sports extrême.

Calqué sur le pitch original (avec quelques différences pour ne pas non plus rendre une copie identique) ce remake suit l'histoire de Johnny Utah, ancien champion de motocross qui devient une nouvelle recrue du FBI (il voulait une vie plus stable après la mort de son meilleur ami...), qui va infiltrer un gang de braqueurs commettant ses méfaits en faisant des sports extrêmes; histoire d'accomplir le fameux Ozaki Eight - huit épreuves qui défient les lois de la nature.

Si il est vrai que cette relecture met le paquet sur le spectaculaire à coups de nombreuses séquences réellement impressionnantes (certaines envolées sportives sont à couper le souffle, d'autres puent le fond vert à plein nez mais toutes sont filmés comme un pied), en revanche pour le reste, Core nage dans la semoule avec son histoire d’infiltration policière jamais crédible, bâclée et encore moins haletante - contrairement à la version de Bigelow.


Bye-bye le propos politique et spirituelle du film original (Bodhi et sa bande de Robin des Bois braquait des banques pour financer ses trips sportifs mais aussi pour lutter contre le capitalisme et refusait toute violence inutile) et la mise en scène nerveuse, bonjour l'enrobage bling-bling et cul symptomatique des blockbusters actuels et la patte impersonnelle derrière la caméra.

Ajouté à ça un casting rivalisant de nullité (Luke Bracey, plus mauvais encore que dans The November Man), une durée éternisante (vu l'intérêt de certaines scènes, on aurait pu facilement lui tailler un bon bout de gras), une mise en scène transparente (et un montage clipesque tuant dans l'oeuf la plupart des scènes d'action) et une 3D pas folichonne; et vous ferez face à l'un des plus mauvais remake de ces dernières années avec Carrie et Robocop.

Même les amateurs de sensations fortes resteront certainement sur leur faim, c'est dire...


Jonathan Chevrier


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