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[CRITIQUE] : Le Nouveau Stagiaire


Réalisateur : Nancy Meyers
Acteurs : Robert De Niro, Anne Hathaway, Rene Russo, Nat Wolff, Adam DeVine,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : 35 000 000 $
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h01min.

Synopsis :
Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin.


Critique :



A l'instar de feu la talentueuse Nora Ephron (scénariste de Quand Harry Rencontre Sally, scénariste et réalisatrice de Nuits Blanches à Seattle, Vous Avez un Mess@ge et Julie & Julia), est l'une des rares cinéastes à avoir pleinement marqué de son empreinte le septième art ricain des années 80/90, et qui plus est le genre ultra-balisé de la comédie à forte tendance romantique.

Que ce soit les cultes Baby Boom, Le Père de la Mariée et sa suite (qu'elle a tous scriptés) ou encore les plus récents Ce que Veulent les Femmes, The Holidays et Pas si Simple, Meyers a non seulement offert quelques-unes des meilleurs péloches du genre tout en s'attachant à compter les relations hommes/femmes tout autant que les destins compliqués d’héroïnes hautes en couleurs.


Laissant cette fois l'amour de côté, elle décide cette-fois-ci de nous compter dans son nouveau long métrage, The Intern aka Le Nouveau Stagiaire par chez nous, l'amitié pas comme les autres entre deux protagonistes séparés par plusieurs décennies d'écarts : Ben Whittaker 70 printemps au compteur et la jolie Jules Ostin, fraichement dans la trentaine.

Veuf, Ben s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait et il ne désire pas réellement errer dans la solitude jusqu'à la fin de ses jours, malgré une activité certaine.
Alors, dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire " sénior " sur un site internet de mode, About The Fit, créé et dirigé par Jules Ostin.

Autant dire que le choc des générations pointe dès le départ le bout de son nez, tant ce travailleur de la vieille école va vite être frappé par  la vie active contemporaine, décidément bien plus moderne que prévu, mais surtout la difficulté de la tâche qu'incarne le fait de bosser pour la jeune et active présidente...


Évidemment on le pressent - et ce dès le trailer -, que ce Nouveau Stagiaire n'incarnera ni la comédie du moment et encore moins une œuvre clé dans la carrière récente d'un Robert de Niro ayant volontairement baissé le pied à l'arrivée des années 2000.

Rôdé aux comédies légères depuis Mafia Blues (pas toutes du bon gout certes, mais quelques-unes telles que Mon Beau-Père et Moi, Happiness Therapy ou encore Last Vegas, se détache du lot), le Bob nous ressort donc une nouvelle fois sa panoplie à mimiques de papy rigolard et attachant et pourtant, si miracle il n'y a pas, force est d'avouer tout de même qu'à l'instar du film de David O.Russell, on a rarement vu l’éternel Travis Bickle aussi inspiré et sincère face caméra ces dernières années.

Certainement parce que Nancy Meyers y connait un rayon dans les comédies " d'age mûr " et que son histoire pour le coup assez originale - et en plein dans l'actualité -, de cohabitation intergénérationnelle s'avèrent bien plus cohérente que la majorité des péloches s'étant hasardés à conter ce sujet.


Si son récit enquille les clichés (papy moralisateur qui force le respect, jeunesse hipsters sans la moindre culture du passé, etc...) et se révèle sans surprise au final, la cuvée 2015 de Nancy Meyers gagne cependant en force grâce à son humour bien senti, une bonne dose de guimauve délicieuse (sa marque de fabrique) mais avant tout et surtout grâce au charme indéniable véhiculé par le duo improbable mais séduisant De Niro/Hathaway.

Leur alchimie est des plus convaincantes, les deux se lâchent (la belle Hathaway en tête) et se complètent parfaitement.

Prévisible, un poil inconsistante et inoffensive mais in fine très drôle et touchante, Le Nouveau Stagiaire est une comédie légère comme on les aime, sans aucune prétention que de charmer un spectateur qui n'aura pas trop de mal à être acquis à sa cause.


Un bon petit bonbon au chocolat enrobé de guimauve juste ce qu'il faut, qui fond dans la bouche et non sur la pellicule.

Une séance parfaite au sein d'un mois d'octobre particulièrement chargé et qui incarnera certainement un bon bol d'air frais pour la majorité des cinéphiles déjà préparés à mirer des œuvres plus attendus et sérieuses (Crimson Peak, Seul sur Mars et Regression en tête).


Jonathan Chevrier


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