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[CRITIQUE] : While We're Young


Réalisateur : Noam Baumbach
Acteurs : Ben Stiller, Naomi Watts, Amanda Seyfried, Adam Driver, Charles Grondin,...
Distributeur : Mars Distribution
Budget : 10 000 000 $
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, sont mariés et heureux en ménage. Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent. Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose… La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibés… Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt. Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?




Critique :


Depuis quelques années maintenant, on peut décemment affirmer que le temps qui passe sied à merveilleux au génial Ben Stiller, qui n'a de cesse de nous éblouir à mesure que son cinéma devient plus sérieux, même si il est une évidence que l'on attend avec une impatience non-feinte ses rechutes dans la bouffonnerie la plus totale.

Notamment celle foutrement attendue en tant que le cultissime Derek Zoolander dans l'arlésienne Zoolander 2, qui ne devrait finalement plus tarder à atteindre nos salles obscures d'ici les prochains mois.
Mais le Stiller sérieux, cheveux poivre et sel et au regard aussi rêveur que chien battu, il sait méchamment nous séduire et ce n'est pas son merveilleux La Vie Rêvée de Walter Mitty qui contredira cette vérité.


Au sein d'un mois ciné de juillet on ne peut plus riche contant autant de blockbusters que de claques sur pellicules, le bonhomme nous revient avec While We're Young, pour lequel il retrouve l'excellent Noah Baumbach, qui lui avait justement mis le pied à l'étrier du drame dans le très bon Greenberg (décemment l'un de ses meilleurs rôles).

Porté par un casting aussi bandant (Naomi Watts, Amanda Seyfried, Adam Driver, Charles Grondin rien que ça) que son pitch est ambitieux, le nouveau long métrage du papa de Frances Ha suit l'histoire de Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, qui sont mariés et heureux en ménage.
Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent.
Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose…

La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibés…
Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt.
Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?


Délicieuse et prenante, la première partie décrit avec jubilation et réalisme la rencontre amicale et euphorisante entre le couple de quarantenaire - en quête de leur jeunesse perdue -, de Josh et Cornelia et celui fraichement ancré dans la vingtaine de Jaimie et Derby.

Évitant intelligemment l'écueil facile du choc générationnel et bourré jusqu'à la gueule de clichés, Baumbach s'amuse à se moquer des jeunes parents et de leurs " supériorités " sur les unions n'ayant pas engendrées la vie, de son couple vedette carriériste à souhait mais qui se pense pour autant toujours " libre ", mais également de la supposée frivolité des jeunes couples " hipsters " contemporains.

C'est fourre-tout certes mais tout le monde en prend pour son grade dans une inversion des rôles savoureuse et enthousiasmante ou le couple mûr nostalgique, usant de la technologie et de la modernité pour ne plus se sentir largué face à une jeunesse qui elle se délecte de tout ce qui est vintage et rétro; le tout dans une quête identitaire fine et juste de la société contemporaine ou il est dur de trouver sa place et encore plus de se sentir vivant, utile et remarqué.


Comique, très référencé et fascinant, While We're Young se prend pourtant très vite les pieds dans le tapis dès qu'il opère le virage de son second acte, qui se transforme alors en un sous-Woody Allen (ou plutôt du sous-Jason Reitman) peu inspiré et manquant cruellement de mordant, transformant la relation idyllique entre couples en un affrontement fermé ou chaque conflits renvoient aux défauts de chacun.

Les vieux sont dans la complainte constante et ne prennent pas leurs vies en main, les jeunes sont d'affreux arrivistes détestables et arrogants.
Bref, ça craint d'avoir de la bouteille tout autant qu'être fraichement dans la vie active...

Moins drôle, moins empathique et surtout plus grinçante et limite ennuyeuse, dans sa seconde moitié Baumbach peine à rendre consistant l'évolution de ses personnages, ses enjeux dramatiques et les sujets qu'ils abordent presque constamment qu'en surface.
Un profond gout d'inachevé, que ses acteurs s'échinent pourtant à combler avec une envie de bien faire des plus remarquable.


Naomi Watts en tête, lumineuse et sincère en Cornelia, et le couple qu'elle forme avec Ben Stiller, touchant dans la peau de l'intègre Josh, grandit joliment à l'écran.
Et si la belle Amanda Seyfried est toujours aussi craquante, Adam Driver lui bouffe l'écran dans la peau de l'arrogant et opportuniste Jaimie. 

Ils sont la valeur ajoutée, toute comme la b.o au poil, d'une comédie dramatique sympathique, chronique sociale douce et attachante mais férocement bancale et prévisible, la faute à des partis pris annihilant tout le naturel et la légèreté qui faisaient pourtant le charme de la filmographie du cinéaste.

On était en droit d'en attendre mieux, surtout aux vues de son brillant casting vedette...


Jonathan Chevrier

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