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[CRITIQUE] : On Voulait Tout Casser


Réalisateur : Philippe Guillard
Acteurs : Kad Merad, Benoit Magimel, Jean-Francois Cayrey, Charles Berling, Vincent Moscato,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : France.
Durée : 1h26min.

Synopsis :
Cinq amis depuis plus de trente ans, ayant renoncé depuis longtemps à leurs rêves d’adolescents, découvrent un beau jour que le plus assagi de la bande plaque tout pour faire son tour du monde en bateau. En comprenant ce que cache cette décision soudaine, cela réveille leurs plus vieux rêves... Où sont passés leurs 20 ans... Ceux de l'époque où ils voulaient tout casser.


Critique :


Force est d'admettre qu'avec son très beau Le Fils à Jo, l'ex-rugbyman/journaliste (sur Canal +) et scénariste des peu reluisants Camping et Turf, Phillipe Guillard, avait joliment surpris et impressionné son monde en 2011.

Sympathique dramédie familiale fleurant bon l'ovalie et le sud-Ouest, le film - qui avait réalisé un joli petit carton en salles -, offrait non seulement à l'immense Gérard Lanvin sa plus belle performance sur grand écran depuis bien longtemps, mais également la possibilité à Vincent Moscato, ex-rugbyman également devenu aujourd'hui un touche-à-tout populaire, de montrer qu'il n'était pas qu'un simple rigolo (et pas toujours drôle) de service.


De retour quatre ans plus tard et plus ou moins cible d'une certaine attente de la part de plus d'un cinéphile, Guillard nous revient en ce premier mercredi de juin chargé avec son second essai, On Voulait Tout Casser, une nouvelle dramédie un brin personnel filmé façon film de potes au casting de talent assez impressionnant (Moscato, déjà du Fils de Jo, mais surtout Kad Merad, Benoit Magimel, Charles Berling et Jean-François Cayrey).

On Voulait Tout Casser donc, ou l'histoire de cinq amis depuis trente ans - Kiki, Bilou, Gérôme, Tony et Pancho -, ayant renoncé face à la force du temps qui passe, à leur rêves d'adolescents.
Mais leur existence bien tranquille se verra bouleversé le jour ou Kiki, le plus assagi de tous et atteint d'une maladie incurable qu'il préfère taire, décide de tout plaquer pour faire son tour du monde en bateau.

Ce doutant plus ou moins ce que peut cacher cette décision soudaine, cette volonté de Kiki de réaliser son rêve va réveiller en chacun d'eux leurs plus vieux rêves.
Ou sont passés leur vingt ans, ceux de l'époque ou ils voulaient tout casser.


Si il est évident que sa seconde réalisation ne pète pas dans la soie de l'originalité (peu de péloches hexagonales peuvent prétendre être originales ces derniers temps en même temps), Guillard confirme pourtant joliment l'essai avec On Voulait Tout Casser, une belle comédie dramatique aussi touchante qu'attachante.

Vrai film de potes citant les cultissimes Un Éléphant ça trompe Énormément et Vincent, François, Paul et les Autres (et plus récemment la trilogie Le Cœur des Hommes ou encore Les Petits Mouchoirs) et bien moins bancal que le tout récent Nos Femmes de Richard Berry; On Voulait... enchaînement de portraits croisés plutôt réussis, suit à la lettre les codes de l'amitié virile fondé sur les non-dits et les secrets, tout en se permettant quelques moments d'émotions réellement poignants.

Drôle, émouvant, à l'ambiance aussi nostalgique que désenchantée, la péloche emporte définitivement la donne grâce à un casting impeccable et finement choisit, mention notamment à l'excellent Kad Merad (dont le récent virage dramatique est des plus plaisant), mais surtout à un Jean-François Cayrey des grands jours, génial dans le rôle de Pancho.


Révélation délirante de la géniale romcom Situation Amoureuse : C'est Compliqué, le bonhomme confirme ici qu'il incarne sans conteste l'un des meilleurs (voir LE) seconds couteaux comique français du moment.

Charmant, touchant et au capital sympathie énorme, On Voulait Tout Casser est un excellent drame sur l'amitié masculine, évoluant sur des sentiers certes balisés (il est évident que l'on a vu bien mieux ailleurs, que ce soit dans le catalogue hexagonal ou celui de nos voisins anglo-saxons et même ricains) mais suffisamment drôle et attachant pour convaincre.

Dans la catégorie péloche légère incarnant un joli petit moment de cinéma, c'est ce qui ce fait décemment de mieux ces dernières semaines - avec le génial Un Peu Beaucoup Aveuglement de Clovis Cornillac -, entre deux blockbusters pétaradants.


Jonathan Chevrier