[CRITIQUE] : Dragons 2
Réalisateur : Dean DeBlois
Acteurs : avec les voix de : (V.O) Jay Baruchel, Cate Blanchett, America Ferrara, Gerard Butler,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Tandis qu’Astrid, Rustik et le reste de la bande se défient durant des courses sportives de dragons devenues populaires sur l’île, notre duo désormais inséparable parcourt les cieux, à la découverte de territoires inconnus et de nouveaux mondes. Au cours de l’une de leurs aventures, ils découvrent une grotte secrète qui abrite des centaines de dragons sauvages, dont le mystérieux Dragon Rider. Les deux amis se retrouvent alors au centre d’une lutte visant à maintenir la paix. Harold et Krokmou vont se battre pour défendre leurs valeurs et préserver le destin des hommes et des dragons.
Critique :
On ne cessera de vanter les mérites de Dragons premier du nom, véritable fer de lance d'une animation originale, plus adulte et maitrisée chez Dreamworks, un virage qualitatif hautement fondateur puisqu'il aura mener la firme à privilégier de manière équivalente, les suites de ces plus grands succès et les projets plus risqués et originaux.
Une révolution pur et simple, dont la nécessité d'une suite ne s'était pas franchement imposé à nous comme une évidence (même si la question de l'évolution du monde des vikings associé aux dragons nous intriguait pas mal), surtout dans un système Hollywoodien actuelle qui ne fait toujours que honteusement capitaliser sur une recette simple, claquée (mais parfois efficace) et dopée à la surenchère, pour caractériser ses franchises.
Mais force est d'admettre que si une seule et unique péloche d'animation made in Dreamworks méritait amplement un second opus, c'est bien Dragons, tant la richesse de sa mythologie et l'attachement profond qui nous lie avec ses personnages, ne pouvait décemment se contenter d'une seule aventure pour pleinement satisfaire les cinéphiles que nous sommes.
Quatre ans après et sans Chris Sanders - qui laisse seul maitre à bord le co-réalisteur et scénariste Dean DeBlois -, Harold et Krokmou sont de retour pour notre plus grand plaisir, dans une nouvelle histoire totalement maitrisée et puissante, qui fait tout simplement de Dragons 2 - avec Toy Story 3 -, la plus belle expérience animée de ses vingt dernières années sur grand écran.
Depuis les aventures du premier film, cinq ans plus tôt, la vie s’écoule paisiblement sur l’île bien-nommée de Beurk.
Astrid, Rustik le Morveux, Varek, Kranedur et Kognedur se défient lors de courses sportives de dragons devenues très populaires tandis qu’Harold et Krokmou, désormais inséparables, parcourent les cieux à la conquête de territoires inconnus et de nouveaux mondes.
D'ailleurs, c'est au cours de l’une de leurs aventures, qu'ils découvrent une grotte secrète qui abrite des centaines de dragons sauvages, protégés par un mystérieux dragonnier, Dragon Rider.
Harold et Krokmou vont alors se retrouver au centre d’une lutte visant à maintenir la paix et vont devoir défendre leurs valeurs pour préserver le destin des vikings et des dragons...
Rares sont les seconds opus - et encore plus dans le monde de l'animation - à dépassé la qualité des premiers opus, seul la franchise Toy Story fait figure d'exception qui confirme la règle, John Lasseter s'étant toujours évertué à chouchouter à raison, les épopées incroyables de Woody, Buzz et Cie.
Aujourd'hui, il faudra décemment ajouter Dragons 2 à cette catégorie, tant cette suite dépasse aisément de la tête et des épaules le premier film tout en lui restant incroyablement fidèle, éclaboussant la rétine de ses spectateurs par la qualité et l'ampleur de son histoire et de sa maitrise visuelle, et stimulant l'imaginaire comme peu l'on fait jusqu'à aujourd'hui.
Divertissement d'aventure total et d'un classicisme assumée, la péloche, presque indépendante à la franchise et à l'humour joliment omniprésent, jouit d'une animation magnifique et éblouissante à chaque instant via décors pleins de vie et fourmillant de détails appuyée par une 3D follement immersive et frôlant méchamment avec le grandiose lors de scènes de vols virevoltantes et gigantesques, d'une beauté sidérante.
Si le premier film était plus enfantin - malgré la brutalité et l'honnêteté de ses émotions -, avec la volonté de changer le monde et les coutumes à coups de déterminations, le second - qui met sur le même pied d'égalité hommes et dragons - s'impose bien plus intimement, comme une quête identitaire à la richesse thématique puissante et mature (la difficulté de se confronter au monde des adultes, la notion de responsabilisation inhérente à l'arrivée à l'âge adulte, acceptation de sa propre destinée,..), et brassant des valeurs universelles fortes tels que la famille (la relation père/fils complexe et basé sur la peur de décevoir l'autre), l'amitié, le courage (de protéger les siens), le sacrifice ou encore la solidarité.
Fascinant, poétique, Audacieux (DeBlois laisse l'impression que tout peut arriver à tout moment), cohérent sur le fond comme dans la forme, dense, épique, référencé (certaines images et scènes convoquent aussi bien Le Seigneur des Anneaux, Conan le Barbare qu'Harry Potter et Avatar), grave, intense et bouleversant, tous les superlatifs ne sont pas assez suffisant pour caractériser une œuvre qui, à l'instar de l'Empire Contre-Attaque, surpasse largement l’œuvre original avec maitrise, émotion non contenue et puissance.
Krokmou y est encore plus attachant et adorable - il est le vecteur touchant des émotions les plus intenses -, les moments de bravoures y sont rythmés à deux cent à l'heure, pimenté par la puissance musique du duo magique Jonsi/John Powell, de retour à la B.O, difficile de lui reprocher quoique ce soit tant ce grand moment de cinéma s'évertue constamment à proposer quelque chose d'original et de profondément divertissant et spectaculaire.
On conclura donc tout simplement en lui décernant le titre de chef d’œuvre indiscutable, en attendant excité comme des puces un futur troisième film, qui va devoir mettre la barre définitivement très (très) haut pour faire mieux.
Autant dire que c'est (presque) impossible, comme on se le répétait à l'époque en ce qui concerne Dragons, au moment de l'annonce de ce second film...
Jonathan Chevrier