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[FUCKING SERIES] : Ça : Bienvenue à Derry saison 1 : " Ça " en valait la peine ?


(Critique - avec spoilers - de la saison 1)



La télévision et Stephen King, c’est une histoire assez cohérente au vu de son style d’écriture. La possibilité d’une narration rallongée permettant de développer divers arcs narratifs et autres protagonistes semble ainsi le meilleur moyen pour approcher ses écrits, ce que l’auteur avait même essayé avec sa version série de Shining. Une série préquelle de Ça n’a donc rien d’un projet étonnant, sentant même que c’est ce trop plein de choses à dire qui déséquilibrait la narration de Ça : chapitre 2 en 2019. Mais qu’en est-il de cette première saison de Welcome to Derry, située logiquement 27 ans avant le film de 2017 ?

Copyright HBO Max

Le premier épisode nous a fait peur mais pas spécialement pour la meilleure des raisons, jouant la carte de la redite des films d’Andy Muschietti…. avant de totalement se retourner dans ses dernières minutes aussi sanglantes que surprenantes. Il aura donc fallu cela pour comprendre la nature de mise en danger du spectateur, rappelant que ses personnages seront constamment menacés, qu’importe leur âge. On constate vite une direction artistique dans la lignée des films précédents, ce qui s’avère logique visuellement mais pourra également repousser les spectateurs échaudés par le diptyque dans son horreur graphique allant loin, pour le meilleur comme pour le pire (l’horrible séquence de poursuite dans le cimetière, assez laide dans ses effets).

De même, on pourra dire que certaines parts du récit pourront paraître plus faibles, notamment la partie militaire, mais c’est oublier que ça véhicule toute une horreur américaine, profondément ancrée dans les racines du pays. C’est même pour cela que l’on a droit à la présence d’un Dick Halloran pré-Shining tant cette dernière histoire reposait sur le cimetière des violences à l’origine des États-Unis. Ici, cela explosera notamment au début d’un septième épisode particulièrement violent, où le feu du racisme se matérialise dans le chaos et les larmes.

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Si certains points pourront paraître déséquilibrés et que le rythme a pu paraître très variable, cette première saison de Welcome to Derry nous a quand même globalement convaincu, ne serait-ce que par ses sursauts horrifiques assez bien construits, sa manière de s’enrichir thématiquement mais surtout par ses surprenantes pointes émotionnelles. On reste en tout cas très curieux de savoir comment la seconde saison, promettant de s’ancrer de nouveau 27 ans en arrière, pourra perpétuer ses rapprochements temporels, rappelant un cycle de violence inarrêtable et totalement américain…



Liam Debruel