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[CRITIQUE] : Il Était Temps


Réalisateur : Richard Curtis
Acteurs : Domnhall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Tom Hollander, Lydia Wilson,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre :  Romance.
Nationalité : Britannique.
Durée : 2h03min.

Synopsis :

À l’âge de 21 ans, Tim Lake découvre qu’il a la capacité de voyager dans le temps... Lors de la nuit d’un énième nouvel an particulièrement raté, le père de Tim apprend à son fils que depuis des générations tous les hommes de la famille maîtrisent le voyage intertemporel. Tim ne peut changer l’histoire, mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence, qu’elle soit passée ou à venir... Il décide donc de rendre sa vie meilleure... en se trouvant une amoureuse. Malheureusement les choses s’avèrent plus compliquées que prévu. Tim quitte les côtes de la Cornouailles pour faire un stage de droit à Londres et rencontre la belle et fragile Mary. Alors qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre, un voyage temporel malencontreux va effacer cette rencontre. C’est ainsi qu’au fil de ses innombrables voyages temporels il n’a de cesse de ruser avec le destin afin de la rencontrer pour la première fois, encore et encore, jusqu’à ce qu’il arrive à gagner son coeur. Tim se sert alors de son pouvoir afin de créer les conditions idéales pour la demande en mariage parfaite, pour sauver la cérémonie à venir du discours catastrophique du pire des garçons d’honneur imaginable mais aussi pour épargner à son meilleur ami un désastre professionnel. Mais alors que le cours de sa vie inhabituelle se déroule, Tim découvre que ce don exceptionnel ne lui épargne pas la peine et les chagrins qui sont communs à n’importe quelle autre famille partout ailleurs.


Critique :

Dire que le précieux Richard Curtis est une référence en matière de comédies romantiques est un doux euphémisme, tant le bonhomme s'est évertué à tirer vers le haut le genre depuis près de deux décennies maintenant.

4 Mariages et un Enterrement, Coup de Foudre à Notting Hill, Bridget Jones et sa suite ou encore l'immense Love Actually, on ne compte plus le bonheur sur pellicule qu'aura su nous offrir cet amoureux inconditionnel de l'amour qu'est ce génial et talentueux conteur.

Difficile donc pour nous, de ne pas foncer aveuglement en salles cette semaine pour aller y mirer son troisième long métrage - seulement -, Il Était Temps, ou la promesse d'une nouvelle romcom délicieuse saupoudrée de surnaturel sauce Un Jour sans Fin, avec en prime comme cerise sur le gateau, un duo-titre séduisant (la sublime Rachel McAdams et l'excellent Domhnall Gleeson).

Le jour de ses vingt-et-un ans, le grand dadet rouquin Tim apprend de la bouche de son paternel, que tous les hommes de sa famille possède un étrange et fascinant don : ils peuvent voyager dans le temps et influencer le cours des choses, à la seule condition qu'ils n'aillent que dans les lieux ou les moments qu'ils ont déjà vécues.
Loin d'être cupide, le bonhomme voit en ce don le moyen d'enfin pouvoir trouver le grand amour qui le fuit cruellement.
Et entre deux dépannages pour ses proches, il rencontrera la belle Mary, et il comprendra de facto qu'il va devoir apprivoiser ses exceptionnelles aptitudes pour pouvoir gouter au bonheur qu'il désire.



Qu'on se le dise, même si Richard Curtis est un habitué du ton léger et un poil niais dans ses comédies, Il Était Temps est bien loin de la romcom simpliste que sa pas très habile campagne promotionnelle essaie maladroitement de nous vendre.

Comme son titre l'indique (About Time en v.o), le film traite bien plus du temps qui passe et ses répercutions sur de nombreux personnages, que sur la relation entre Tim et Mary et le voyage temporel lui-même, qui pour le coup ne sert ici que de simple et original gimmick.

" Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités " répétait sans cesse Oncle Ben à Peter Parker, et c'est face à cette dure réalité que sera confronter Tim durant toute la péloche, un réalisme volontaire (d'ailleurs, Curtis laissera judicieusement le temps à son personnage de se construire, de faire des erreurs, de les accepter et de les corriger, ainsi que de murir et grandir) qui tranche littéralement avec le postulat SF et fantastique du départ, choix intelligent de la part du cinéaste, celui-ci ne faisant pas, également, de l'histoire entre les deux amoureux une fin en soi (soit totalement l'inverse d'Hors du Temps, ou figurait déjà McAdams).

Authentique, cocasse (surtout dans l'introduction du pouvoir dans la vie de Tim), touchant et même parfois très séduisant visuellement (le charme classe des contrées anglaises), le métrage décolle réellement ou Curtis s'intéressera à l'amour au sens large du terme, et surtout lorsqu'il mettra un point d'honneur à souligner les liens familiaux (le duo père/fils est d'ailleurs subliment croqué), pilier de toute vie humaine.
Moins banale et émotionnellement très forte, cette seconde partie posera sur pellicule le dilemme de l'inévitabilité du deuil et la cruauté face aux choses qui ne peuvent être influencées, notamment via le prisme du personnage du père, campé avec brio par l'inestimable Bill Nighy.


Jolie théorisation sur l’existence triste et bouleversante, mais ne cherchant jamais à tirer de larmes faciles à son spectateur (par contre, il sera bien difficile de ne pas sortir les kleenex avant le générique de fin) grâce à une constante volonté de faire sourire même dans les moments les plus poignants, About Time roule rarement sur les routes ou on l'attends, tout en veillant à toujours combler son public cible : les amateurs de comédies romantiques.

Original, drôle, charmant et intelligent, bourrés de personnages atypiques comme dans toute bonne comédie british qui se respecte (mention spécial aux géniaux Tom Hollander et Richard Cordery), et porté par un Domhnall Gleeson flamboyant et une Rachel McAdams irrésistiblement à croquer, la bande se termine sur une morale certes loin d'être révolutionnaire, mais fortement attachante et vraie : il faut savoir jouir des petites choses simples de la vie pour réellement être heureux.

Carpe Diem quoi, et Il Était Temps fait indiscutablement partie de ses petites choses à savourer sans retenue.



Jonathan Chevrier


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