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[CRITIQUE] : Les Miller


Réalisateur : Rawson Marshall Thurber
Acteurs : Jennifer Aniston, Jason Sudeikis, Will Poulter, Emma Roberts, Ed Helms, Tomer Sisley,...
Distributeur : Warner Bros France
Budget : 30 000 000 $
Genre :  Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
David Burke est un dealer à la petite semaine qui se contente de vendre sa marchandise à des chefs cuisiniers et des mamans accompagnant leurs fils au football, mais pas à des ados – car, au fond, il a quand même des principes ! Alors que tout devrait se passer au mieux pour lui, les ennuis s'accumulent… Préférant garder profil bas pour des raisons évidentes, David comprend, à son corps défendant, qu'on peut subir la pire injustice même lorsqu'on est animé des meilleures intentions : tentant de venir en aide à des jeunes du quartier, il se fait agresser par trois voyous qui lui volent sa marchandise et son argent. Il se retrouve dans une situation des plus délicates puisqu'il doit désormais rembourser son fournisseur, Brad.Afin d'éponger sa dette – et de rester en vie –, David n'a d'autre choix que de jouer dans la cour des grands en se rendant au Mexique pour ramener une importante cargaison de drogue à Brad. Réussissant à convaincre ses voisins – Rose, une strip-teaseuse cynique, Kenny, qui aimerait bien tester la marchandise et Casey, une ado débrouillarde couverte de tatouages et de piercings – de lui venir en aide, il met au point un plan censé être infaillible : avec ses complices qu'il fait passer pour sa femme et ses deux grands enfants, il met le cap sur le Mexique au volant d'un camping-car flambant neuf le jour de la fête nationale. Ce week-end risque bien d'être explosif…


Critique :

Un peu à la surprise générale, et alors que les comédies s'étaient un peu faites absentes en plein été des blockbusters (mis à part Copains pour Toujours 2, Le Dernier Pub avant la Fin du Monde et This is the End, et dans une moindre mesure, Les Flingueuses et Kick-Ass 2), Les Miller ont littéralement pétés la baraque au box-office outre-Atlantique, en dépassant aisément la barre symbolique des cent millions de billets vert, qui était pourtant bien loin de lui être promise lors de sa sortie.

Car autant l'admettre tout de suite, même si son trailer y dévoilait un excellent Jason Sudeikis tout en décalage, ainsi qu'une Jennifer Aniston sacrément bandante en stripteaseuse habile question effeuillage (plus elle prend de la bouteille, plus la madame est sexe), le film ne nous attirait pas plus que cela.

Pire même, on suspectait que toutes ses " good jokes " ne dépassaient pas le stade des deux minutes trente plus ou moins efficaces de la bande annonce.
D’où le fait que nous ayons été littéralement sur le cul face à l'annonce de son succès, duo gagnant de Horrible Bosses ou pas.

Et après vision, nous le sommes toujours un peu, sur le cul, car même si il est parfois franchement hilarant, Les Miller est surtout assez insignifiant et décevant, et ce même si pour une fois, on peut saluer le fait qu'il incarne une œuvre purement original, dans un univers Hollywoodien coincé par son manque d'idées fraiches.


Car dans le fond, le concept de base qu'un dealer de mari minable, s'invente et engage même une fausse famille pour lui servir de couverture lors d'un gros passage de contrebande entre le Mexique et les États-Unis - le tout dans un camping-car bien voyant -, avait pour rafraichir dans le bon sens, une comédie US n'ayant rien sortit de (très) bon et différent depuis justement Horrible Bosses et Very Bad Trip, premier du nom.
Mais après une première demie heure maitrisée, le métrage perd de sa superbe et de son potentiel au moment même ou la famille d'un coup passe la frontière.

S'alourdissant de passage franchement absurde et trash (faire passer un pochon d'herbe pour un bébé, really ?), et d'un ton osé à la limite de l'extrême - bon pour le coup, on ne peut pas vraiment critiquer, ce film ose quelque chose au moins -, sans parler de seconds-rôles à la limite du cabotinage (déjà que Tomer Sisley ne nous fait pas vibrer dans des productions françaises...), la bande se gaufre dans une dégringolade sans fin que même sa morale finale plutôt sympa - vive la solidarité, les liens de la famille tout ça -, et ses aspects de métrage populaire charmants, n'arriveront pas à sauver.

C'est con, parce que de ci et de là, on y trouve de vraies bonnes idées (Polter en ado geek et vierge est excellent, idem pour le couple insupportable Nick Offerman/Kathryn Hahn, et que dire de l'immense Ed Helms) qui aurait pu en faire un joli petit hit du mauvais gout, un habile mélange entre le divertissement grossier et familiale.

A la fois étonnant et décevant, drôle, irrévérencieux, décalé et lourdement insignifiant, Les Miller laisse un gout étrange au fond de la bouche, aussi amer qu'appréciable.


Efficace et original mais sans plus, ou tout le drame - ou presque - de la comédie US actuelle, engluée dans une avalanche de productions généralement sans saveur.

Reste que la Aniston y met sincèrement du cœur à l'ouvrage, et pas qu'un peu (et surtout pas toujours utilement), alors rien que pour l'encourager à continuer sur cette bonne - et le mot est amplement juste et justifié - voie, nous allons conclure en vous assurant que le film a clairement le mérite d'être vu parce qu'on y passe, en fin de compte, un moment plutôt sympa.

Oui, parce que pour quelques secondes de plaisir intense et voyeur, le critique se doit, parfois, de se la jouer faux-cul avec son lecteur...


Jonathan Chevrier

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