[CRITIQUE] : Imogène
Réalisateur : Shari Springer Berman et Robert Pulcini
Acteurs : Kristen Wiig, Annette Bening, Darren Criss, Matt Dillon, Christopher Fitzgerald, Natasha Lyonne,...
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min.
Synopsis :
Après avoir tout tenté pour attirer l’attention de son petit ami qui vient de la quitter, Imogene, auteur new yorkais sans succès, se voit obligée de retourner dans le New Jersey où elle doit à nouveau cohabiter avec sa famille plutôt excentrique.
Imogene doit alors faire face à sa mère déjantée, Zelda et son frère mais ce sera sans compter sur le nouveau petit ami de Zelda, "le Bousche" et un jeune et craquant locataire. Ensemble ils vont aider Imogene à retrouver le sourire, au prix d’innombrables péripéties.
Critique :
Sans en spoiler son contenu, sur le papier, Imogène a tout de la comédie indé de base : dépressive et qui magnifie les losers attachants.
On y suit tout du long les aléas de la jolie Imogène donc, la trentaine bien tassée, auteur qui avait tout dans sa vie - le succès professionnel, un appart et une vie bien établie à New-York, des amis haut-placés et un petit ami beau gosse - avant que bien sur, tout ce joli petit monde ne lui tourne le dos et la laisse seule, tout comme son inspiration.
Déprimée, elle va revenir vivre chez sa mère - une cougar flanquée d'un amant plus qu'étrange - qu'elle a beaucoup de la à supporter, dans son New Jersey natal.
Usant de l'éternel conflit entre Jersey la pauvre et la Grosse Pomme, terre d'émancipation et de succès, gratinant le parcours de son héroïne de personnages savoureusement caricaturaux, et lui faisant subir de facto de multiples phases d'humiliation pour qu'elle retrouve sa confiance et son inspiration perdue, la péloche a clairement tout ou presque, du copier-coller des films cultes du genre - Young Adult en tête -, et pourtant, étrangement, la sauce prend une nouvelle fois à la perfection, certainement grâce à la pléthore de performeurs talentueux qui rendent cet univers dysfonctionnel et insupportable, foutrement charmant et attachant.
Convenue, manquant clairement de rigueur - d'un point de vue scénaristique surtout -, mais misant toute son énergie et ses bonnes intentions dans un humour aussi décalé que subtil et franchement sympathique, Imogène est un joli feel good movie enthousiasmant, magnifié par des acteurs aussi impliqués que déchainés.
D'Annette Benning en cougar accro aux jeux en passant par un Matt Dillon lumineux - et définitivement beaucoup trop rare -, en vrai-faux agent secret hilarant, la bande vaut surtout pour la performance fascinante d'une sublime Kristen Wiig capable de beaucoup (beaucoup) plus que de simplement jouer la nana qui fait " rire " son spectateur.
Touchante, elle force l’empathie en petite boule d'énergie larguée par la vie, elle est épaulé dans sa quête initiatique par un Darren Criss surprenant, bien loin de son image de gendre idéal de Glee, en acteur aussi arrogant et censé que foutrement charismatique et ancré dans son présent.
Tronqué par un final un peu simplet et décevant, ne misant pas assez sur le potentiel romantique de son propos mais sauvé in-extremis par de jolis instants tendrement barrées, Imogène, aussi imparfait soit-il, reste néanmoins un chouette métrage, sincère et attachant.
Elle n'est pas la comédie de l'année, et encore moins le feel good movie de la saison, mais bien indiscutablement l'une des péloches les plus sympas de cet été ciné de 2013.
Et c'est déjà (vraiment ) pas mal...
Jonathan Chevrier