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[CRITIQUE) : Dans La Tête de Charlie Swan III


Réalisateur : Roman Coppola
Acteurs :  Charlie Sheen, Jason Schwartzman, Bill Murray, Patricia Arquette, Mary-Elizabeth Winstead, Aubrey Plaza, Richard Edson, Katheryn Winnick, Stephen Dorff,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h26min.

Synopsis :
Graphiste réputé de Los Angeles, Charles Swan est un séducteur excentrique à qui tout a toujours souri. Mais quand son grand amour Ivana, lassé de ses frasques d’homme à femmes, met brutalement fin à leur relation, c’est tout son monde qui s’effondre.
Avec le soutien de ses fidèles amis Kirby et Saul et de sa sœur Izzy, il entreprend alors un étrange voyage d’introspection dans son imaginaire, et tente de se résigner à vivre sans Ivana.


 Critique :

Roman Coppola ou le Coppola discret, un chouïa écraser par l'importance de son nom de famille.

Gentiment caché derrière l'ombre large et imposante de son papa Francis, celle priceless de sa talentueuse de sœur Sofia, et de ses cousins acteurs de génie Jason (Schwartzman) et Nicolas (Cage), le bonhomme n'en reste pas moins un cinéaste à part entière, preuve si il en est ces excellents clips pour les frenchy Air et Daft Punk, mais surtout son très bon pastiche de l'exploitation ciné des sixties, CQ, son unique réalisation à ce jour.

Et puis, histoire d'embellir un petit peu plus son c.v, il ne faut pas oublier que le Roman a également jouer les réals de seconde équipe de la plupart des réalisations de sa frangine, ainsi que le statut de co-scénariste sur les films majeurs du génial Wes Anderson, en quelque sorte un autre adopté de la famille Coppola.

Un mec rare et discret mais important donc, d’où l’intérêt croissant de ma personne pour mirer son second passage derrière caméra, aujourd'hui dans les salles, Dans la Tête de Charlie Swan III, qu'il à lui-même écrit et pour lequel il a décidé de confier le rôle-titre à Charlie " Fucking " Sheen, le phœnix d'Hollywood, qui revient de ces cendres toujours plus déglingué par l'alcool, la drogue et les fêtes de malades.


Une affiche sacrément bandante et pop débordante à souhait, surtout que le fiston Coppola avait également invité à la fête ses potos Bill Murray et Jason Schwartzman - les inestimables du cinéma d'Anderson quoi - mais aussi la beaucoup trop rare Patricia Arquette, visiblement pas encore remise de l'arrêt se sa sympathique Medium (con d'ailleurs qu'elle n'est rien anticipé à l'avance la meuf, vu qu'elle est censé jouer une médium...).

Sauf que voilà, après vision, le feux d'artifice promis ressemble bien plus à un pétard mouillé par un jet de pisse, la faute à un scénario affreusement fantomatique, manquant cruellement de structure et de profondeurs sans son traitement des personnages, mais surtout un pétard plombé par la participation foireuse d'un Charlie Sheen vieillissant, antipathique et paresseux, qu'on peut difficilement défendre dans son auto-parodie du graphiste narcissique Charlie Swan, à l'esprit aussi romantique que torturée (bah ouais, Sheen romantique, on se fout de la gueule de qui là, hein ???).

Vide comme une piscine en hiver, sans originalité, trop gentiment décalé là ou il aurait dut être violemment foutraque, manquant d'ambition alors que le sujet de base était pourtant très intéressant - un graphiste séducteur et désinvolte se qui se fait larguer par la " femme " de sa vie, va décider de tout faire pour la reconquérir -, Dans la Tête de Charlie Swan III est un festival d'occasion manquée alors qu'il aurait pu, savoureusement, incarné un doux et dingue mélange entre la série culte Californication et le cinéma romantico-rêveur de Wes Anderson et Michel Gondry.


Fort heureusement, tout n'est pas entièrement à jeté dans le film, car si les dialogues, tout autant que l'humour, tombe vite à plat, la direction artistique elle, est chic et soignée, et les compositions des excellents seconds-rôles - Schwartzman est bluffant de charisme, Murray ressort sa gold card du Droopy hyper touchant et Arquette est tout simplement lumineuse -, sauve en partie, les meubles.

Mais en partie seulement, car si je m'attendais à un divertissement jubilatoire et aussi enivrant qu'une série de shoots de Tequila, je me suis bien vite retrouvé à la sortie de la salle, sobre comme jamais mais avec une fâcheuse gueule de bois collée aux basques.

Franchement dommage...


Jonathan Chevrier