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[CRITIQUE] : L'Exorciste du Vatican


Réalisateur : Julius Avery
Acteurs : Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Essoe, Franco Nero,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Biopic, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min.

Synopsis :
Inspiré des véritables archives du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican. Le Père Gabriele Amorth enquête suite à la découverte terrifiante d'un jeune garçon possédé. Ses investigations le mèneront à dévoiler une conspiration séculaire que le Vatican a désespérément tenté de maintenir dans l'oubli.




Critique :


Gageons qu'il y a peu de chose plus satisfaisante dans une salle obscure, qu'un bon petit film horrifique bien fait, qui sait exactement quelles sont ses fragilités et surtout comment capitaliser sur ses points forts.
L'Exorciste du Vatican d'un Julius Avery dont on avait plutôt apprécié les petits pétards mouillés Le Samaritain et Overlord, sait exactement que ce n'est pas dans ses moments de flippe qu'il arrivera à convaincre son auditoire, et c'est la raison pour laquelle il embrasse sans réserve ses contours de pure séance régressive jusque dans son pitch sensiblement abracadabrantesque.

Dès le départ, avec son Russell Crowe en pantoufle et à l'accent chantant qui campe le roi des exorcistes italiens qui relève directement du pape lui-même, le film ne pouvait décemment pas péter dans le luxe de " l'elevated horror " voire de la terreur de luxe d'un wannabe James Wan, alors il place les potards du ridicule et de l'ironie (volontaire où non) à un niveau extrême, presque irréel.

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Une belle bisserie à forte tendance Z de la belle époque, où le père Gabriele Amorth (que les puristes connaissent via le documentaire The Devil and Father Amorth de William Friedkin) se fait un John Wick en soutane qui joue du crucifix comme personne pour dézinguer les serviteurs de Satan et - accessoirement - sauver le monde, en attendant de se frotter au big boss des enfers (on veut cette suite).
Un homme rationnel et prudent qu'il ne faut pas emmerder (comme ne pas remettre en cause sa foi en Dieu, par exemple), qui recommande le plus souvent du haut de sa Vespa des soins psychologiques aux supposées victimes de possession, et qui n'effectue un exorcisme qu'en cas d'extrême nécessité et/où de démon vraiment coriace.

Coup de bol, celui qu'il affronte dans une ancienne abbaye délabrée en Espagne, est un beau bébé bien pervers dont l'existence dévoilera au padre une conspiration satanique bien costaude qui vieille de plusieurs centaines d'années et qui pourrait bien menacer le monde.
Du cousu main so Hollywoodien en somme, pas vraiment fait pour bouleverser la recette des hosties et pourtant, sous ses atours de L'Exorciste (et toutes ses suites) meet The Prince of Darkness meet Dan Brown, c'est dans sa propension à assumer avec conviction l'ivresse de son pitch absurde et ainsi que son horreur un brin cheap et pulp, que le film tire toute sa force déglinguée et ludique.

Un simili-La Nonne grand-guignolesque et fendard mais techniquement solide, jouant la carte d'une approche furieusement théâtrale du bien contre le mal à coups d'effets paranormaux, de feu, d'explosions démesurées, de maquillages savoureusement grotesques, de grognements impies et de lévitations défiant les lois de la gravité.

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Ne se laissant jamais totalement posséder par ses écarts " sérieux " tout en abordant chacun de ses virages comme une occasion de faire triper son auditoire - quitte à parfois se planter un crucifix dans le pied -, L'exorciste du Vatican, dont la suite est déjà dans les cartons (les derniers secondes la teasait d'ailleurs sans prendre de gants) se veut comme une bande tout droit sortie des bulles de chez Vertigo, dominée par un Crowe badass as hell, qui a littéralement lâché la rambarde et s'éclate comme un môme avec un humour étonnamment sardonique.
Pitié padre Russell, ne nous délivre pas tout de suite du mal et continue à boxer du démon entre deux expresso...


Jonathan Chevrier