[CRITIQUE] : Quand tu seras grand
Réalisatrice •eur : Andréa Bescond et Eric Métayer
Avec : Vincent Macaigne, Aïssa Maïga, Evelyne Istria, Christian Sinniger, Marie Gillain,…
Distributeur : Ad Vitam
Budget : 4,2M€
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Yannick est aide-soignant dans une maison de retraite. Entre pression permanente et restrictions budgétaires, il fait face aux manques de moyens avec une bonne humeur contagieuse. Mais lorsqu’on lui impose de partager le réfectoire avec une classe d’enfants, la situation se complique. Leur arrivée ainsi que celle de son animatrice, Aude, va bousculer le quotidien de tous et surtout des résidents...
Critique :
Ils sont rares ceux à ne pas avoir été totalement bousculé (dans le bon sens) par le déchirant Les Chatouilles, premier long-métrage nécessaire et percutant du tandem Andréa Bescond et Eric Métayer, vissée sur la reconstruction tardive d'une femme abusée dans son enfance, capturée par une caméra aussi brute que délicate tant le récit était inspiré par le propre traumatisme intime d'Andréa Bescond.
Le fruit de tout un parcours artistique ayant débuté par un seul en scène quelques années plus tôt.
Cinq ans plus tard, et avec un développement sensiblement retardé par la crise Covid, ils sont de retour avec leur second effort, Quand tu seras grand, dit film de la " confirmation " qui s'attaque une nouvelle fois de manière frontale à un problème de société très peu abordé sur grand écran : l'état déplorable des Ehpad à une heure où les scandales sur la maltraitance des personnages âgées, ne cesse d'exploser dans les médias.
Ce constat à la fois effarant et révoltant, se fait le moteur vibrant d'une narration qui, bien qu'elle laisse s'exprimer sa colère - légitime -, n'en est pas moins incroyablement lumineuse tant elle immortalise toujours avec tendresse, l'humanité au cœur du chaos.
Si la gravité n'est jamais loin - tout comme la mort -, Bescond et Metayer privilégie un formidable choc intergénérationnel, une cohabitation aussi forcée qu'improbable (pour cause de fermeture de la cantine, une classe de primaire part déjeuner tous les jours dans l'Ehpad voisin) mais riche en émotion, en transmission et en amitiés nouvelles.
Où comment faire quelques évasions salvatrices pour ne pas se laisser happer par la dure réalité d'un quotidien morose voire même férocement morbide, comment s'offrir quelques fugaces bouffées d'air frais à la fois tendre et absurde, pour mieux affronter le désarroi (des personnages âgés comme des soignants acculés) et l'inéluctable autant qu'une solitude qui colle furieusement à la peau.
Alors certes si tout semble parfois gentiment convenu et/où stéréotypés, difficile de ne pas être totalement charmé par cette rencontre entre une vieillesse que l'on délaisse et une jeunesse que l'on mésestime, avec au centre un regard complice sur un milieu hospitalier aux abois qui tente de faire beaucoup avec pas grand chose.
Où comment faire une belle comédie chorale à la fois sociale et humaine, sincère et sensible, sans jamais tomber dans le misérabilisme où le pathos de supermarché.
Jonathan Chevrier
Avec : Vincent Macaigne, Aïssa Maïga, Evelyne Istria, Christian Sinniger, Marie Gillain,…
Distributeur : Ad Vitam
Budget : 4,2M€
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Yannick est aide-soignant dans une maison de retraite. Entre pression permanente et restrictions budgétaires, il fait face aux manques de moyens avec une bonne humeur contagieuse. Mais lorsqu’on lui impose de partager le réfectoire avec une classe d’enfants, la situation se complique. Leur arrivée ainsi que celle de son animatrice, Aude, va bousculer le quotidien de tous et surtout des résidents...
Critique :
Avec #QuandTuSerasGrand, le tandem Bescond/Métayer plonge au cœur de la dure vérité de l'état déplorable des Ehpad pour mieux en faire jaillir toute l'humanité, dans une belle et tendre comédie chorale à la fois sincère et sensible, ne tombant jamais dans le misérabilisme facile. pic.twitter.com/aU0TfjDL9b
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 26, 2023
Ils sont rares ceux à ne pas avoir été totalement bousculé (dans le bon sens) par le déchirant Les Chatouilles, premier long-métrage nécessaire et percutant du tandem Andréa Bescond et Eric Métayer, vissée sur la reconstruction tardive d'une femme abusée dans son enfance, capturée par une caméra aussi brute que délicate tant le récit était inspiré par le propre traumatisme intime d'Andréa Bescond.
Le fruit de tout un parcours artistique ayant débuté par un seul en scène quelques années plus tôt.
Cinq ans plus tard, et avec un développement sensiblement retardé par la crise Covid, ils sont de retour avec leur second effort, Quand tu seras grand, dit film de la " confirmation " qui s'attaque une nouvelle fois de manière frontale à un problème de société très peu abordé sur grand écran : l'état déplorable des Ehpad à une heure où les scandales sur la maltraitance des personnages âgées, ne cesse d'exploser dans les médias.
Copyright 2022 - LES FILMS DU KIOSQUE - Renaud KONOPNICKI |
Ce constat à la fois effarant et révoltant, se fait le moteur vibrant d'une narration qui, bien qu'elle laisse s'exprimer sa colère - légitime -, n'en est pas moins incroyablement lumineuse tant elle immortalise toujours avec tendresse, l'humanité au cœur du chaos.
Si la gravité n'est jamais loin - tout comme la mort -, Bescond et Metayer privilégie un formidable choc intergénérationnel, une cohabitation aussi forcée qu'improbable (pour cause de fermeture de la cantine, une classe de primaire part déjeuner tous les jours dans l'Ehpad voisin) mais riche en émotion, en transmission et en amitiés nouvelles.
Où comment faire quelques évasions salvatrices pour ne pas se laisser happer par la dure réalité d'un quotidien morose voire même férocement morbide, comment s'offrir quelques fugaces bouffées d'air frais à la fois tendre et absurde, pour mieux affronter le désarroi (des personnages âgés comme des soignants acculés) et l'inéluctable autant qu'une solitude qui colle furieusement à la peau.
Copyright 2022 - LES FILMS DU KIOSQUE - Renaud KONOPNICKI |
Alors certes si tout semble parfois gentiment convenu et/où stéréotypés, difficile de ne pas être totalement charmé par cette rencontre entre une vieillesse que l'on délaisse et une jeunesse que l'on mésestime, avec au centre un regard complice sur un milieu hospitalier aux abois qui tente de faire beaucoup avec pas grand chose.
Où comment faire une belle comédie chorale à la fois sociale et humaine, sincère et sensible, sans jamais tomber dans le misérabilisme où le pathos de supermarché.
Jonathan Chevrier