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[CRITIQUE] : Brighton 4th


Réalisateur : Levan Koguashvili
Acteurs : Levan Tedaishvili, Giorgi TabidzeNadia Mikhalkova,...
Budget : -
Distributeur : ARP Sélection
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Georgien, Russe, Bulgare, Monégasque, Américain.
Durée : 1h36min

Synopsis :
Un ancien champion de lutte géorgien part à Brighton 4th, New York, pour tenter d’aider son fils qui accumule les dettes de jeu.



Critique :


Sacré cocktail que Brighton 4th du cinéaste géorgien Levan Koguashvili, qui distille une sorte de parfum savoureusement bigarré mais séduisant, chargé en désillusions et en rêves brisés, à la fois drame filial sous fond d'exil et comédie noire gentiment absurde, catapulté au coeur d'un Brooklyn devenu le territoire d'émigrés venus de l'Europe de l'est qui ne font décemment pas preuve de délicatesse pour obtenir ce qu'ils veulent.

C'est là-bas que l'on retrouve le jeune Soso, parti de Tbilissi avec les meilleures intentions du monde, sa famille lui prêtant 15 000 dollars autant pour étudier la médecine que pour payer Lena, histoire d'organiser un faux mariage et obtenir une carte verte.
Mais une fois arrivé en terres ricaines, le bonhomme développe la sale habitude à dilapider son argent dans le jeu, tellement que chaque dollar - même ceux qui ne sont pas sien - glisse comme de l'eau entre ses doigts.

Copyright ARP Sélection

À la charge de son paternel, Kakhi, ancien lutteur olympique, de le ramener sur le droit chemin en traversant à son tour l'Atlantique.
Arrivé fatigué et stressé, il retrouve son rejeton dans une pension miteuse et trouve bientôt un moyen de le remettre sur pied, alors qu'il est menacé de mort par l'un de ses créanciers, chef de la mafia locale...

Il y a une absurdité fondée et totalement assumée, qui irrigue toute la modeste comédie dramatique qu'incarne Brighton 4th, chronique modeste et rugueuse sur un père de famille magnifiquement stoïque, assumant sans sourciller - et même avec humour - les fardeaux de ceux qu'il aime, un pilier au code moral infaillible, seul lueur d'espoir pour son fils dans un Brooklyn brumeux qu'ils ont maladroitement confondue avec une terre promise (comme de nombreux migrants aveuglés par les insaisissables promesses de l'American Dream).
Dans une Amérique en pleine décomposition (capturée par la superbe photographie de Phedon Papamichael), le film, brillamment incarné et in fine pas si éloigné des premiers efforts désenchantés de Jim Jarmusch, se fait une expérience sèche, sensible et caustique, un vrai beau film sur l'importance de la famille, la solidarité et l'esprit de communauté.


Jonathan Chevrier


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