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[CRITIQUE] : Amore Mio


Réalisateur : Guillaume Gouix
Acteurs : Alysson Paradis, Élodie Bouchez, Viggo Ferreira-Ridier,...
Budget : -
Distributeur : Urban Distribution
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min

Synopsis :
Lola refuse d’assister à l’enterrement de l’homme qu’elle aime. Elle convainc Margaux, sa sœur, de les emmener, elle et son fils, loin de la cérémonie. Sur la route qui les mènera vers l'Italie, elles découvrent les adultes qu'elles sont devenues et tentent de retrouver la complicité des enfants qu’elles étaient.



Critique :


Hasard du calendrier où non, il y a quelque chose d'étonnant - voire même d'un brin fascinant - dans le fait que deux sorties de ce même mercredi soient liées par un thème sensiblement identique, mais aux déclinaisons (heureusement) diamétralement opposées : la perte de l'être aimé, et le bouleversement que cela crée au coeur du quotidien.
Si Marc Forster, qui s'appuie sur un double matériau solide (le roman de Fredrik Backman, A Man Called Ove et son adaptation en 2015 par Hannes Holm), vogue avec puissance et plus où moins d'adresse vers la comédie dramatique douce-amère pour son Le Pire voisin au monde, Guillaume Gouix lui, pour son premier long-métrage après plusieurs courts salués, fait de Amore Mio un road movie intime et tendre sous fond de sororité renaissante et de deuil, certes pas exempt de quelques maladresses mais continuellement dominé par les prestations empathiques des définitivement trop rares Alysson Paradis et Élodie Bouchez.

Copyright Urban Distribution

Soit l'histoire de deux soeurs littéralement aux antipodes l'une de l'autre : Lola, une jeune femme bohème dont la mort soudaine et brutale d'un compagnon dont elle ne veut pas voir l'enterrement, la pousse à demander à sa grande soeur Margaux, plus raisonnable et rangée (même si totalement noyée dans son travail), de l'accompagner elle et son fils dans une sorte d'odyssée libératrice sur les routes de France, pour tenter tant bien que mal de retrouver goût à une vie qui l'a brutalement mise K.O.
D'une simplicité assumée, substituant à un deuil impossible (la mort d'un amour) une relation sororale dont les cendres ne demandaient qu'à être ravivées (la renaissance d'un amour), Guillaume Gouix fait de son premier effort une oeuvre certes un brin bancale de part son écriture gentiment convenue (osant les ellipses autant qu'elle est dotée de personnages/intervenants dont elle ne se soucie in fine que trop peu) même si parsemés de dialogues ciselés, mais aussi et surtout d'une sincérité dévorante.
De son approche pétri de délicatesse sur le deuil à sa mise en scène volcanique et enlevée, laissant continuellement l'espace nécessaire à son formidable tandem pour qu'il s'exprime librement (bien accompagné par la révélation du film, l'impressionnant Viggo Ferreira-Ridier), Amore Mio justifie pleinement sa vision et annonce, sans doute, l'avènement d'un nouveau visage à suivre dans le cinéma hexagonal.


Jonathan Chevrier


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