[CRITIQUE] : Tel Aviv - Beyrouth
Réalisatrice : Michale Boganim
Avec : Zalfa Seurat, Sarah Adler, Sofia Essaïdi,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Allemand, Chypriote.
Durée : 1h56min
Synopsis :
De 1984 à 2006, deux familles, l’une libanaise, l’autre israélienne, sont prises dans la tourmente des guerres à répétition entre Israël et le Liban. Entre le sud du Liban et Haïfa, l'Histoire vient à la fois bouleverser et réunir les destins individuels.
Critique :
Au cours de sa (jeune) carrière, la cinéaste israélienne Michale Boganim n'aura eu de cesse de triturer le thème de l'exil, pas uniquement sur le simple prisme du Moyen-Orient (La Terre Outragée, son premier et unique long-métrage de fiction jusqu'alors, en est la preuve directe), même s'il est évident que son dernier effort en date, Tel Aviv - Beyrouth, rappelle sur quelques points son documentaire Odessa... Odessa !, lui qui comptait l'exil de nombreuses familles juives d'Odessa - d'où le titre -, voire même le plus récent et autobiographique Mizrahim, les oubliés de la terre promise.
Il est évidemment question d'exil - mais pas que - donc une nouvelle fois, capté au travers de deux familles, une israélienne et une autre libanaise, bousculées sur plus de deux décennies - de 1984 à 2006, pour être précis - par la guerre du Liban et l'occupation au sud du pays par l'armée israélienne, des affrontements brutaux à la fois physiques et idéologiques.
De petites histoires oubliées (même si fictionnelles) au coeur de la grande, celle d'un conflit où l'armée israélienne a payé une milice chrétienne de soldats libanais avant de littéralement les abandonner à leur sort.
Une " collaboration " méconnue qui fait désespérément écho à celle des harkis pendant la guerre d'Algérie (et qui étaient le sujet du puissant Les Harkis de Philippe Faucon l'an dernier), qui a obligés ces derniers à l'exil pour ne pas être exécuté sur leurs propres terres et donc, de facto, à mener par la suite une vie de déracinés et de discriminés, sans passeport, de l'autre côté de la frontière - les Tsadal.
Une tragédie contée via le point de vue de deux figures féminins aussi fortes qu'impuissantes face aux déchirements qu'imposent des conflits (in)humains sans fin, réunies pour un trajet liant symboliquement Tel Aviv à Beyrouth.
Deux femmes appelées à de soutenir, à dépasser les barrières qu'ont dressés devant elles la bêtise (armée) humaine et les affres d'un patriarcat tout aussi oppressant, filmée par une troisième (toute aussi porteuse d'espoir finalement) qui grâce à elles, questionne les notions d'identités et de transmissions dans un monde plus que jamais divisé.
Alors certes, si la narration s'embarrasse parfois de quelques errances/intrigues secondaires superflues tandis que la mise en scène s'ankylose plus que de raison d'un sentimentalisme parfois trop complaisant pour son bien (sans compter une partition un brin aléatoire de sa distribution), Tel Aviv - Beyrouth n'en reste pas moins une leçon d'histoire prenante et nécessaire qui vaut pleinement sa vision.
Jonathan Chevrier
Avec : Zalfa Seurat, Sarah Adler, Sofia Essaïdi,...
Distributeur : Dulac Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Allemand, Chypriote.
Durée : 1h56min
Synopsis :
De 1984 à 2006, deux familles, l’une libanaise, l’autre israélienne, sont prises dans la tourmente des guerres à répétition entre Israël et le Liban. Entre le sud du Liban et Haïfa, l'Histoire vient à la fois bouleverser et réunir les destins individuels.
Critique :
Même si sa mise en scène s'ankylose d'un sentimentalisme trop complaisant pour son bien, #TelAvivBeyrouth n'en est pas moins une leçon d'histoire prenante et nécessaire où Michale Boganim questionne les notions d'identités et de transmissions dans un monde plus que jamais divisé pic.twitter.com/IdUH2laAOJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 2, 2023
Au cours de sa (jeune) carrière, la cinéaste israélienne Michale Boganim n'aura eu de cesse de triturer le thème de l'exil, pas uniquement sur le simple prisme du Moyen-Orient (La Terre Outragée, son premier et unique long-métrage de fiction jusqu'alors, en est la preuve directe), même s'il est évident que son dernier effort en date, Tel Aviv - Beyrouth, rappelle sur quelques points son documentaire Odessa... Odessa !, lui qui comptait l'exil de nombreuses familles juives d'Odessa - d'où le titre -, voire même le plus récent et autobiographique Mizrahim, les oubliés de la terre promise.
Il est évidemment question d'exil - mais pas que - donc une nouvelle fois, capté au travers de deux familles, une israélienne et une autre libanaise, bousculées sur plus de deux décennies - de 1984 à 2006, pour être précis - par la guerre du Liban et l'occupation au sud du pays par l'armée israélienne, des affrontements brutaux à la fois physiques et idéologiques.
De petites histoires oubliées (même si fictionnelles) au coeur de la grande, celle d'un conflit où l'armée israélienne a payé une milice chrétienne de soldats libanais avant de littéralement les abandonner à leur sort.
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Une " collaboration " méconnue qui fait désespérément écho à celle des harkis pendant la guerre d'Algérie (et qui étaient le sujet du puissant Les Harkis de Philippe Faucon l'an dernier), qui a obligés ces derniers à l'exil pour ne pas être exécuté sur leurs propres terres et donc, de facto, à mener par la suite une vie de déracinés et de discriminés, sans passeport, de l'autre côté de la frontière - les Tsadal.
Une tragédie contée via le point de vue de deux figures féminins aussi fortes qu'impuissantes face aux déchirements qu'imposent des conflits (in)humains sans fin, réunies pour un trajet liant symboliquement Tel Aviv à Beyrouth.
Deux femmes appelées à de soutenir, à dépasser les barrières qu'ont dressés devant elles la bêtise (armée) humaine et les affres d'un patriarcat tout aussi oppressant, filmée par une troisième (toute aussi porteuse d'espoir finalement) qui grâce à elles, questionne les notions d'identités et de transmissions dans un monde plus que jamais divisé.
Alors certes, si la narration s'embarrasse parfois de quelques errances/intrigues secondaires superflues tandis que la mise en scène s'ankylose plus que de raison d'un sentimentalisme parfois trop complaisant pour son bien (sans compter une partition un brin aléatoire de sa distribution), Tel Aviv - Beyrouth n'en reste pas moins une leçon d'histoire prenante et nécessaire qui vaut pleinement sa vision.
Jonathan Chevrier