[CRITIQUE] : Tu choisiras la vie
Réalisateur : Stéphane Freiss
Acteurs : Lou de Laâge, Riccardo Scamarcio, Pierre-Henry Salfati,...
Distributeur : JHR Films
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Italien.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Une famille juive ultra-orthodoxe se rend chaque année dans une ferme du sud de l’Italie afin d'accomplir une mission sacrée : la récolte des cédrats. Esther, en pleine remise en cause des contraintes imposées par sa religion fait la connaissance d’Elio, le propriétaire de la ferme. Et si le face à face entre ces mondes était la genèse d’une autre histoire ?
Critique :
Passer à la réalisation après plusieurs décennies à jouer devant la caméra des autres implique, plus où moins consciemment que ce choix, mûrement choisi, s'est imposé au où à la comédienne en question, pour traiter et/où aborder des sujets qu'ils n'ont - peut-être - pas pu aborder dans leurs propres interprétations, voire tout simplement pour les étendre d'une manière plus personnelle et approfondie.
Le premier long-métrage de Stéphane Freiss, Tu choisiras la vie, suit intimement cette logique (le film, dont l'écriture s'est étalée sur dix ans, est dédiée à sa défunte mère) alors qu'il nous plonge au coeur de deux familles juives ultraorthodoxes, entre un héritage douloureusement écrasant et une quête de liberté presque chimérique.
Soit Esther Zelnik, vingt-cinq ans au compteur et toujours pas mariée, une femme à la foi vacillante malgré son amour inconditionnel pour les siens pleinement consciente qu'elle est que l'horloge de sa liberté tourne et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'on ne lui impose un époux.
Comme chaque année, elle se rend avec sa famille dans les Pouilles au sud de l'Italie, pour mener a bien une mission sacrée : la cueillette des cédrats, agrume qui symbolise la pureté au sein de la religion juive.
Leur hôte, Elio De Angelis, est peut-être tout aussi fissuré et fragile qu'elle, un homme divorcé qui s'occupe de l'exploitation agricole familiale non pas par vocation mais par obligation - celle d'honorer la mémoire de son père disparu, qui lui a légué.
Deux âmes fatiguées, écrasées par le poids des traditions et de l'ombre imposante de figures patriarcales qui les oppressent; deux âmes faîtes pour se comprendre et s'embraser l'une pour l'autre, même si leur proximité de dépasse jamais la chasteté d'un regard, d'une main enlaçant une autre en cachette.
Tout en silence et en non-dits, embaumé dans la photographie délicate et langoureuse de Michele Paradisi, Tu choisiras la vie, dénué de tout jugement sur les croyances et pratiques religieuses de la communauté juive orthodoxe, se fait une formidable expérience sensorielle vissée sur des amants maudits désespérés par leur impossibilité d'être eux-mêmes, des corps emprisonnés par leurs conditions et les interdits qu'ils rêvent de braver - magnifiques Lou de Laâge et Ricardo Scamarcio, à la mélancolie dévastatrice.
Un premier effort subtil, délicat et lumineux.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Lou de Laâge, Riccardo Scamarcio, Pierre-Henry Salfati,...
Distributeur : JHR Films
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Italien.
Durée : 1h41min
Synopsis :
Une famille juive ultra-orthodoxe se rend chaque année dans une ferme du sud de l’Italie afin d'accomplir une mission sacrée : la récolte des cédrats. Esther, en pleine remise en cause des contraintes imposées par sa religion fait la connaissance d’Elio, le propriétaire de la ferme. Et si le face à face entre ces mondes était la genèse d’une autre histoire ?
Critique :
Tout en silence et en non-dits, #TuChoisirasLaVie, dénué de tout jugement sur les pratiques de la communauté juive orthodoxe, se fait une formidable expérience sensorielle vissée sur deux amants maudits emprisonnés par leurs conditions et des interdits qu'ils rêvent de braver. pic.twitter.com/CwgQIb3meM
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 30, 2023
Passer à la réalisation après plusieurs décennies à jouer devant la caméra des autres implique, plus où moins consciemment que ce choix, mûrement choisi, s'est imposé au où à la comédienne en question, pour traiter et/où aborder des sujets qu'ils n'ont - peut-être - pas pu aborder dans leurs propres interprétations, voire tout simplement pour les étendre d'une manière plus personnelle et approfondie.
Le premier long-métrage de Stéphane Freiss, Tu choisiras la vie, suit intimement cette logique (le film, dont l'écriture s'est étalée sur dix ans, est dédiée à sa défunte mère) alors qu'il nous plonge au coeur de deux familles juives ultraorthodoxes, entre un héritage douloureusement écrasant et une quête de liberté presque chimérique.
Soit Esther Zelnik, vingt-cinq ans au compteur et toujours pas mariée, une femme à la foi vacillante malgré son amour inconditionnel pour les siens pleinement consciente qu'elle est que l'horloge de sa liberté tourne et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'on ne lui impose un époux.
Copyright JHR Films |
Comme chaque année, elle se rend avec sa famille dans les Pouilles au sud de l'Italie, pour mener a bien une mission sacrée : la cueillette des cédrats, agrume qui symbolise la pureté au sein de la religion juive.
Leur hôte, Elio De Angelis, est peut-être tout aussi fissuré et fragile qu'elle, un homme divorcé qui s'occupe de l'exploitation agricole familiale non pas par vocation mais par obligation - celle d'honorer la mémoire de son père disparu, qui lui a légué.
Deux âmes fatiguées, écrasées par le poids des traditions et de l'ombre imposante de figures patriarcales qui les oppressent; deux âmes faîtes pour se comprendre et s'embraser l'une pour l'autre, même si leur proximité de dépasse jamais la chasteté d'un regard, d'une main enlaçant une autre en cachette.
Tout en silence et en non-dits, embaumé dans la photographie délicate et langoureuse de Michele Paradisi, Tu choisiras la vie, dénué de tout jugement sur les croyances et pratiques religieuses de la communauté juive orthodoxe, se fait une formidable expérience sensorielle vissée sur des amants maudits désespérés par leur impossibilité d'être eux-mêmes, des corps emprisonnés par leurs conditions et les interdits qu'ils rêvent de braver - magnifiques Lou de Laâge et Ricardo Scamarcio, à la mélancolie dévastatrice.
Un premier effort subtil, délicat et lumineux.
Jonathan Chevrier