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[CRITIQUE] : Le Pire voisin au monde


Réalisateur : Marc Forster
Avec : Tom Hanks, Mariana Treviño, Rachel Keller,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h07min

Synopsis :
Le Pire Voisin au Monde raconte l’histoire d’Otto Anderson, vieux bougon qui n’a plus aucune raison de vivre depuis la mort de sa femme. Alors qu’il s’apprête à en finir, il est dérangé dans ses plans par une famille, jeune et pleine d’énergie, qui s’installe dans la maison voisine : il fait alors la connaissance de Marisol, douée d’un sacré sens de la répartie, et comprend qu’il a trouvé une adversaire à sa hauteur ! Tandis qu’elle le pousse à porter un autre regard sur la vie, une amitié improbable se noue entre eux qui bouleverse totalement les repères d’Otto...



Critique :


La réalité nous apprend qu'il n'y a pas fondamentalement un coeur d'or qui se cachent derrière toutes les personnes acariâtres, même si quelques intentions authentiques jaillissent parfois au milieu de leur comportement bougon - voire insultant pour certains.
Mais la réalité ne rimant pas toujours (jamais ?) avec succès au sein de l'industrie du rêve qu'est Hollywood, les films de studios - mais pas que - s'échinent donc à prétendre le contraire au coeur de comédie dramatique/machine à empathie plus où moins inspirées, catapultant le spectateur dans la peau de personnages dont le passé, le comportement où même le tempérament sont continuellement donné clé en main pour ne pas que l'on déteste trop longtemps un anti-héros bien plus héros qu'on le pense.
Et quoi de plus manipulateur que de faire de Tom Hanks, estampillé l'homme le plus adoré et attachant du cinéma ricain de ses quarante dernières années, un tel homme que l'on ne peut absolument pas détester, au coeur d'une histoire qui fait déjà pleinement en sorte qu'on ne le déteste jamais réellement ?

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C'est tout l'équilibre précaire (malhonnête ?) qui sert de colonne vertébrale au nouveau long-métrage de Marc Forster, Le Pire Voisin au Monde, adaptation très américanisée du roman de Fredrik Backman, A Man Called Ove - déjà adapté en 2015 par Hannes Holm -, prônant la compréhension, la bienveillance et l'acceptation au travers des aternoiements d'un veuf très grincheux qui voit son comportement hostile être ébranlé par l'arrivée de nouveaux voisins, et dont l'histoire traumatisante (ici la mort brutale de son épouse ainsi que l'isolement et la solitude dont il souffre depuis, lui qui essaye vainement de la rejoindre sans jamais parvenir) en fait in fine une personne qui mérite d'être connue et appréciée.
Mais lorsqu'un long métrage a besoin d'un personnage de soutien de jovial et enthousiasmant (ici une formidable Mariana Treviño) pour être sûr que son public se soucie pleinement de son protagoniste principal, ce n'est jamais un bon signe et même si Hanks fait exactement ce que l'on attend de lui, et que l'écriture prévisible ne dépasse jamais la route balisée du genre, quelque chose d'irréparable cloche à la vision du Pire Voisin au Monde.
Si l'intégralité du film était aussi texturée et lumineuse que la performance de son duo vedette - où sa manière de négocier la dépression d'Otto, sans sentimentalisme putassier -, cela aurait rendu quelques passages moins naïfs et maladroits (transformer Otto en une star des médias sociaux,...) voire même moins dérangeant (des tentatives de suicides dénuées de gravité et dont on rit de la maladresse), si tenté même que la narration épouse un humour jouant pleinement de sa  noirceur - pensez Curb Your Enthousiasm.

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Mais peut-on réellement taper sur un film qui montre un Tom Hanks qui, tout comme pour Elvis, s'aventure vers des personnages plus moralement ambigus et épineux qu'à l'accoutumée (saupoudrer d'une catharsis douce-amère salutaire), tout en restant incroyablement attachant ?
Pas totalement évidemment et si Le Pire Voisin au Monde n'est pas spectaculairement original, il a au moins  le mérite d'être un tant soit peu doux et tendre... c'est déjà ça.


Jonathan Chevrier


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